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Lancement du OnePlus 3T Midnight Black : Carl Pei répond à 01net.com

A l’occasion du lancement de l’édition limitée noire du OnePlus 3T, 01net.com a rencontré le patron du fabricant de smartphones.  

Pourquoi commercialiser cette version noire du 3T en édition limitée à 250 exemplaires ?
Nous faisons régulièrement des partenariats avec des marques, par exemple Vuitton ou Gucci par le passé. Cela nous permet de toucher un autre public que nos clients habituels et de cibler des influenceurs capables de faire connaître OnePlus à une autre sphère.

Pourtant, à part la couleur, il n’y a rien de nouveau techniquement sur ce modèle ?
Effectivement, mais ce n’était pas forcément simple à mettre en œuvre. Nous voulions surtout qu’il ne soit pas aussi sensible aux rayures que la version noir de jais de l’iPhone 7. Surtout sur les arrêtes du téléphone où cela est le plus risqué. Nous appliquons donc quatre couches successives de peinture, puis une couche protectrice.

01net.com – La file d’attente était longue ce matin devant la boutique parisienne de Colette.

Peut-on imaginer que OnePlus lance un jour autre chose qu’un téléphone, une montre connectée par exemple ?
Nous avons commencé à travailler sur cela, mais nous avons finalement abandonné le projet. Nous préférons nous concentrer sur ce que nous faisons le mieux : des smartphones premium à un prix très concurrentiel. En chinois, il existe un mot, « běnfèn», qui définit une manière de faire les choses très rationnellement, sans céder à la pression, qu’elle soit interne ou externe. Je vais vous donner un exemple. A nos débuts, un opérateur coréen voulait nous commander 250 000 téléphones. C’était une belle opportunité et beaucoup d’entreprises auraient accepté. Mais nous n’avions pas les moyens d’avancer l’argent pour acheter tous les composants nécessaires à leur fabrication. Pour y parvenir, nous avions alors proposé à l’opérateur de nous payer 70 % de la somme à l’avance. Ils ont refusé et nous avons alors préféré ne pas accepter. Dans les affaires, il faut savoir prendre des risques, mais le risque doit également être partagé.

L’affaire du Galaxy Note 7 de Samsung vous a-t-elle enseigné quelque chose concernant la recherche et développement ?
Pas vraiment, nous n’avons rien changé après cet épisode. Nous avons toujours pensé que l’innovation devait arriver en seconde position après la qualité de nos produits. Certains font l’inverse, mais nous ne pouvons pas nous permettre de connaître les mêmes ennuis que Samsung. C’est une grande marque, elle peut s’en remettre. Si quelque chose d’équivalent nous était arrivé, cela aurait été bien plus compliqué pour nous. Par exemple, sur le OnePlus 3, nous aurions pu augmenter la densité de la batterie, surtout que l’autonomie était l’un des principaux reproches adressés à ce modèle. Mais nous avons finalement choisi de ne pas le faire pour éviter des problèmes à ce niveau-là. C’est pour cela que nous avons sorti le 3T seulement quelques mois après : nous avions résolu ce problème et voulions en faire profiter au plus vite nos clients sans attendre la prochaine génération.

01net.com – L’édition limitée noire du OnePlus 3T.

On sait qu’il est difficile en ce moment de s’approvisionner en Snapdragon 835. Est-ce aussi votre cas pour votre futur modèle justement ?
Le SoC n’est pas notre difficulté principale, par exemple l’écran Amoled et la mémoire NAND nous coûtent très cher. Mais nous ne sommes jamais parmi les premiers à se doter de la dernière version de la série 800 de Qualcomm. Nous en achetons de petits volumes, mais elle se vend également en bien plus petits volumes que les autres modèles de Qualcomm. Et c’est sur celle-ci qu’ils font le plus de marge. Au final nous sommes donc de très bons clients et nous travaillons très bien ensemble. D’ailleurs OnePlus a aidé Qualcomm sur les fonctionnalités photos de ses SoC.

Imaginez-vous un jour changer de fournisseur ?
Chez qui se tourner ? Ils sont les meilleurs en ce moment. Mais si un jour ils ne font pas la même chose, cela pourrait tout à fait changer.

Vos modèles ont également la particularité d’utiliser Oxygen OS. Pourquoi ne pas intégrer simplement vers la version stock d’Android ? Est-ce un moyen pour vous de mettre en avant vos propres services dans le futur ?
Choisir Android stock ne serait pas spécialement plus facile pour nous. Il faudrait l’adapter et l’optimiser tout autant pour nos smartphones. Et concernant l’interface, Oxygen OS est finalement très proche. Le logiciel est très important pour nous. Nous avons 100 ingénieurs qui travaillent sur le matériel et 300 sur le logiciel, dont 20 entièrement dédiés à la photo. Ils passent 20 % de leur temps à développer et 80 % à tester pour être certain que leurs innovations fonctionnent bien. Quant aux services, nous n’en sommes pas là. Pour Apple, il est presque facile de gagner de l’argent avec, tant leur base installée est immense. Ce n’est pas notre cas, c’est un métier à part entière et nous nous concentrons pour l’instant sur les smartphones.

À lire : Test : OnePlus 3T, un bond en autonomie… et une mauvaise surprise

Votre modèle de distribution directe est très original, mais est-ce que cela pourrait changer pour toucher une clientèle plus large ?
Nous avons préféré ce modèle car nous n’avions pas beaucoup de moyens au début. Mais la marque est positionnée différemment en fonction des pays. Par exemple en Inde, où l’essentiel des téléphones est vendu 150 dollars, nos modèles sont premiums. Nous sommes d’ailleurs la deuxième marque premium la plus vendue de ce pays, derrière Samsung et devant Apple. Mais nous commençons à tester d’autres canaux. Par exemple en Finlande nous sommes distribués par l’opérateur Elisa qui désirait proposer une alternative haut de gamme à ses clients sans qu’ils aient à débourser 1 000 euros pour un smartphone. Nous avons fait beaucoup de promotion, notamment dans une émission de télévision. Et les résultats ont été concluants : sur les dix premiers mois de commercialisation, notre modèle a été le plus vendu par l’opérateur pendant huit mois. Les deux mois où ce n’était pas le cas étaient celui du black friday et celui de la commercialisation de l’iPhone 7.

Et où se situe la France dans votre stratégie ? L’open market y est très développé, cela vous est-il favorable ?
Nous avons une croissance très organique en France. Nous n’y faisons pas de marketing spécifique. Ce n’est pas l’un de nos marchés prioritaires.

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Jean-Sébastien Zanchi