Passer au contenu

LamaBox, le peer to peer par la télé

Un fabricant néerlandais lance un appareil qui permet de gérer une application de peer to peer et de lire les fichiers sur la télévision. Dans la foulée, il permet de graver sur DVD.

Les industries culturelles n’ont pas fini de grincer des dents. Un fabricant néerlandais vient de sortir un appareil permettant d’accéder aux réseaux peer to peer depuis le téléviseur.Appelé LamaBox, il a été présenté au salon HCC Dagen à Utrecht, fin novembre. Le site dédié à l’appareil ?” qui ressemble à un gros décodeur ?” n’y va pas par quatre chemins :
‘ Faites votre choix parmi une impressionnante collection audio et video. Les films et les émissions de télé les plus populaires et les plus récentes, à regarder sur votre télévision d’une pression sur un
bouton. ‘
Il suffit de brancher le boîtier au téléviseur par un câble vidéo et à Internet pour que le LamaBox donne accès à eDonkey, BitTorrent, Kazaa, Gnutella…La sélection et la lecture des fichiers se déroulent sur le poste de télévision. Et ça ne s’arrête pas là. Certaines versions de l’appareil incluent aussi un graveur de DVD. Muni d’un disque dur de 40 Go, le LamaBox de base (sans
graveur) est vendu 279 euros. Pour 400 Go et un graveur de DVD, c’est 479 euros.Reste un souci, toujours le même dès que l’on parle de peer to peer : celui de la légalité des contenus téléchargés. Tous les fichiers en circulation ne sont pas illégaux et l’usage de plates-formes
de peer to peer n’est pas illégal en lui-même. Mais tout le monde sait que quantité de fichiers protégés par le droit d’auteur s’échangent entre internautes. Le site du LamaBox reste assez évasif sur le
problème.

Une FAQ évasive

La FAQ explique que télécharger des ?”uvres protégées par le droit d’auteur, pour un usage personnel, est légal dans la plupart des pays mais que, dans certains, ça ne l’est pas… Quant à la mise à disposition de fichiers
(l’uploading), elle est ‘ dans la plupart des cas illégale, alors, s’il vous plaît, utilisez cet appareil en faisant attention ‘, conseille le site… Tout en sachant que les
concepteurs du LamaBox se déchargent de toute responsabilité en cas d’usage illégal. Si l’utilisateur veut en savoir un peu plus sur le partage de fichiers sur Internet, il est alors invité à… faire une recherche sur Google.
‘ Vous trouverez beaucoup d’informations sur le sujet ‘.Sauf que justement, ici ou là, la responsabilité des fournisseurs de peer to peer est pointée du doigt. En juin, une décision de la Cour suprême américaine statuait que des sociétés dont l’activité
revenait à encourager ce type d’infraction étaient responsables au même titre que leurs clients ou utilisateurs. Ce qui avait mené à l’arrêt de la distribution et de la maintenance de la plate-forme
Grokster.En France, le Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique (CSPLA) prépare à son tour un texte pour
rendre responsables juridiquement les éditeurs de plates-formes de peer to peer. Dans ce cadre-là, le statut du LamaBox risque de se retrouver plus
incertain que ses concepteurs ne laffirment.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Arnaud Devillard