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L’agence Web Himalaya contrainte à de nouvelles restructurations

Victime d’une ” rupture globale de la croissance “, le prestataire Internet français ferme ses filiales à l’étranger, engage de nouvelles réductions de coûts et se recentre sur ses activités historiques.

Quelques mois à peine après sa fusion avec le lyonnais Eurasset,
l’agence Web Himalaya vient de poster des résultats semestriels décevants. La nouvelle entité réalise en effet 17,9 millions d’euros de perte nette sur les six premiers mois de 2001, contre un résultat net positif de 0,3 million d’euros l’an dernier sur la même période.Si le chiffre d’affaires progresse de 93 % à 16,8 millions d’euros, c’est essentiellement parce qu’il intègre l’activité d’Eurasset.Comme la plupart des web agencies, Himalaya traverse aujourd’hui une passe difficile. Une situation imputable, selon l’entreprise, à une “rupture globale de la croissance entre les deux premiers trimestres”.C’est peut-être aussi le résultat d’une politique d’expansion à l’international mal maîtrisée. Des filiales d’Himalaya à l’étranger (Canada, Russie, Italie, Espagne, Hong-Kong et Royaume-Uni), pour la plupart ouvertes à grands frais en l’an 2000, seule subsiste aujourd’hui une filiale nippone dont les activités, rentables, sont centrées sur la téléphonie mobile et l’i-Mode cher à NTT DoComo.” La période des fabuleux projets de croissance n’est plus à l’ordre du jour “, constate le directeur financier d’Himalaya, Raphaël Durand. ” Nous opérons un recentrage de nos activités vers le conseil, l’intégration et l’e-CRM ?” call center, outils de gestion de l’historique des échanges clients-entreprises… “, précise-t-il par ailleurs.

Le titre ne cote plus aujourd’hui que 0,96 euro

Parallèlement, Himalaya a été contraint à des réductions d’effectifs. Le coût du plan de restructuration mené sur les mois de mai et juin, ajouté à celui des fermetures effectuées (filiales étrangères et filiale software), s’élève à 5,3 millions d’euros.La société poursuit aujourd’hui une “restructuration complémentaire”qui ne devrait pas seulement toucher la masse salariale, mais aussi se focaliser sur d’autres centres de coûts : voyages, locations immobilières…
” Il y a eu moins de licenciements que le nombre initialement relayé dans les médias “, détaille également Raphaël Durand. On évoquait alors une réorganisation visant à licencier 80 collaborateurs.” Dans les réductions de postes, il y a beaucoup de CDD et d’intérimaires dont les contrats n’ont pas été reconduits, et le turn-over a nettement augmenté sur l’année 2000 “, poursuit le directeur financier d’Himalaya. Sur cette période, Himalaya aurait engagé près de 190 collaborateurs, hors opérations de croissance externe.Aujourd’hui, comme la plupart de ses concurrents, Himalaya est donc malmenée par les investisseurs. Après avoir atteint des sommets boursiers en novembre 2000 à 30 euros, le titre ne cote plus aujourd’hui que 0,96 euro au Nouveau Marché.” Himalaya prend conscience qu’elle n’est plus une multinationale et apprend progressivement à se comporter comme une PME classique “, note un collaborateur de la société sous couvert d’anonymat.Avant d’ajouter, de manière ironique : “Le temps de la “réunionite” est révolu (…), il s’agit maintenant dune société où les dirigeants vont devoir se lever le matin pour aller chercher le business.”

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Philippe Crouzillacq