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L’adoption du 10GbE consacre la convergence LAN-WAN

Le 10 Gigabit Ethernet (10GbE) vient d’être adopté sur fibre exclusivement, après une longue période de gestation. Cette norme concilie interfaces à 10 Gbit/s sur réseaux locaux et télécoms. Aux opérateurs et équipementiers, maintenant, de parier sur cet Ethernet dual à hauts débits.

Après trois années de travaux du groupe spécialisé 802.3ae, l’IEEE américain a approuvé, en juin 2002, la norme 10 Gigabit Ethernet. Même si des annonces d’interfaces à 10 Gbit/s se sont multipliées depuis plusieurs mois (chez Cisco, Enterasys, Extreme, Foundry ou Nortel), les équipementiers peuvent désormais développer des interfaces optiques normalisées, répondant ainsi au besoin d’interopérabilité.“Si l’Ethernet à 100 Mbit/s s’est appuyé sur la couche physique de FDDI (Fiber distribution data interface) ; et le Gigabit Ethernet, sur Fibre Channel, le 10 Gigabit n’a pu se référer à aucune technologie existante”, commente Jérôme Le Bourgeois, consultant chez Anixter. Les caractéristiques de la trame Ethernet ont été conservées, mais la nouvelle norme n’a gardé que la transmission bidirectionnelle simultanée (pas de détection de collision possible à 10 Gbit/s). C’est aussi la première fois qu’une norme dérivée d’Ethernet n’est définie que pour la fibre optique, l’utilisation de câble en cuivre étant exclue. Cependant, principale différence avec les normes précédentes, le 10 Gigabit Ethernet est une norme duale, définissant des interfaces à la fois pour le réseau local et pour les réseaux télécoms. “Cette convergence technique entre LAN et WAN à 10 Gbit/s s’effectue au niveau de la couche physique assurant la connexion”, précise Jérôme Le Bourgeois.Concrètement, le niveau physique pour les réseaux étendus (WAN) de la norme 10 Gigabit Ethernet comporte une couche d’adaptation optionnelle autorisant le transport des trames Ethernet sur une interface Sonet à 9,95 Gbit/s. Les matériels conformes au 10 Gigagit Ethernet pourront ainsi s’interfacer directement avec des équipements télécoms, participant à une infrastructure Sonet d’opérateur. Cette compatibilité limitée interdit néanmoins à un équipement 10 Gigabit Ethernet de participer directement à une boucle Sonet.

Premiers prix prohibitifs

Reposant uniquement sur des transmissions sur fibres optiques multimodes ou monomodes, les différentes interfaces physiques de connexion normalisées permettent d’atteindre des distances de 32 m à 40 km selon la technologie utilisée. Les fibres multimodes employées pour la technologie FDDI (avec un c?”ur de 62,5 ou 50 microns), étant limitées en distance de transmission à 32 et à 82 m, il faut recourir à la technologie WDM (Wavelength division multiplexing) avec multiplexage de quatre longueurs d’onde à 1 310 nm pour atteindre la distance de 300 m, propice aux réseaux locaux. Il en va de même pour les installations dotées de fibres multimodes d’ancienne génération normalisées OM1 ou OM2.Ou alors, il faut câbler les zones à desservir à l’aide d’une fibre optique multimode de nouvelle génération OM3, qui supporte 10 Gbit/s jusqu’à 300 m à partir des interfaces les plus simples en transmission série à 850 nm. Au-delà, la fibre monomode est l’unique solution. Reste que le prix de ces équipements limite, pour l’instant, leur usage aux affamés de bande passante fortunés…

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Frédéric Bergé