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L’acheteur : forcément un décideur de haut niveau

Sa vue globale du projet doit lui permettre de trouver les composants à la fois compatibles entre eux et adaptés à l’organisation de son entreprise.

Apriori, pour se procurer des composants logiciels, rien n’empêche une entreprise de se fournir auprès de plusieurs éditeurs. Autrement dit, la personne en charge de l’achat peut, en théorie, piocher ici ou là les éléments les plus adaptés aux besoins avant de tous les intégrer au sein d’une application finale. Mais il n’en est rien : pour une solution donnée, quelle qu’elle soit, les entreprises se tournent en général vers un seul et unique fournisseur de composants. Et ce par simple souci de simplicité et d’homogénéité.
Attention, cela ne signifie pas que le rôle de l’acheteur de composants se réduise à trouver une offre packagée auprès d’un éditeur. Loin de là. Ce choix soulève en effet immanquablement une question cruciale à tous les grands comptes qui se lancent dans ces approches de développement : qui – de l’éditeur, de l’entreprise cliente ou d’une société de services – procédera à l’intégration des composants achetés ?
La logique voudrait que l’acheteur fasse appel à une SSII. Cependant, le développement par composants demeure relativement neuf, et les sociétés de services disposant de la compétence idoine restent peu nombreuses. Difficile donc, pour l’acheteur, de trouver un prestataire. Certains éditeurs, à l’instar de Memsoft, fournisseur de composants de gestion, prodiguent cependant des formations dans des SSII avec lesquelles ils collaborent pour constituer un réseau de partenaires. Mais ce n’est pas suffisant. Et, devant la pénurie d’intégrateurs compétents, d’autres éditeurs n’hésitent pas à se muer en société de services. “Faute de main-d’?”uvre extérieure, explique ainsi Jean-Jacques Gobeau, directeur général de Micrografx France, nous devons mener certains développements nous-mêmes.” L’une des plus grandes banques françaises a ainsi déjà choisi ses composants et sa plate-forme de développement, IGrafx de Micrografx, pour automatiser la gestion de ses salles de marché. Mais elle hésite encore entre Micrografx et une SSII pour prendre en charge le développement du logiciel.
La situation diffère quelque peu lorsque l’acheteur opte pour des outils de développement spécifiques.
Outils à partir desquels l’entreprise pourra, à terme, développer en interne ses propres composants. Là encore, dans un premier temps, l’acheteur doit s’appuyer sur une SSII pour fabriquer un socle initial de composants. La Banque Directe, par exemple, qui voulait un logiciel de CRM conçu avec l’environnement de Forté, s’est associée à Sema pour bâtir un lot de composants. Deux ans plus tard, la banque se passe des SSII et autres éditeurs pour faire évoluer son système. Les nouveaux composants sont développés en interne. L’achat de composants reste donc lié à la question délicate de leur intégration. L’acheteur doit forcément avoir une vision globale du projet en intégrant ses aspects fonctionnels et organisationnels. Ainsi, s’il n’existe pas d’acheteurs à temps plein, les personnes qui gèrent cette tâche occupent, un poste à haute responsabilité. Le préposé aux achats de la Banque Directe, Eric Lambert, n’est autre que le directeur informatique de l’établissement.

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Vincent Berdot