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L’abonnement France Télécom en voie d’être livré à la concurrence

L’Autorité de régulation des télécommunications estime que l’abonnement à l’opérateur historique doit faire l’objet d’une revente par les concurrents. Les modalités et surtout le prix restent à définir.

L’idée n’est pas nouvelle et fait son chemin depuis plus d’un an, mais elle a été consacrée, en quelque sorte, par l’Autorité de régulation des télécommunications (ART). Dans son analyse du marché de la téléphonie fixe publiée mardi
21 décembre, l’ART considère que les opérateurs alternatifs doivent pouvoir acheter l’abonnement France Télécom (13 euros par mois sur la facture au client) en gros pour le revendre ensuite à leurs clients à leurs conditions. Clients qui
n’auraient alors plus aucun lien commercial avec France Télécom.Mais rien n’est décidé quant aux modalités, au calendrier et encore moins en ce qui concerne le prix. L’analyse de l’Autorité doit encore être transmise au Conseil de la concurrence pour avis. Puis, cet avis connu, à la Commission
européenne, afin qu’elle procède aux éventuels aménagements nécessités par l’harmonisation des pratiques des différents pays membres.Il faudra donc compter plusieurs mois avant que les opérateurs alternatifs puissent effectivement proposer à leurs clients un abonnement. ‘ Au Danemark, il a été possible de mettre ça en place en sept
mois
, note Olivier Anstett, directeur marketing chez Tele2. France Télécom est au courant de cette éventualité depuis longtemps. ‘

La fin d’un monopole

Les sénateurs avaient en effet
voté l’an dernier, dans le cadre de la loi sur France Télécom, un amendement qui imposait déjà cette revente. En deuxième lecture, les députés avaient, eux,
rejeté ce texte.De son côté, à la même époque, l’opérateur historique s’était
entendu avec Cegetel pour que ce dernier propose, en septembre 2004, une facture unique à ses clients. Cegetel percevait l’abonnement avant de le reverser à France Télécom.L’inconnu principal reste évidemment le prix de gros pratiqué par l’opérateur historique. Il déterminera la marge de man?”uvre dont disposeront les opérateurs alternatifs pour proposer un abonnement plus bas que celui
d’aujourd’hui à leurs abonnés. ‘ Le mini-engagement d’un an que demande France Télécom actuellement [à l’ouverture d’une ligne, NDLR] ne s’appliquerait pas dans ce cas
‘, précise Olivier Anstett.Avec cette mesure, en tout cas, c’est un peu l’esprit du dégroupage pour l’ADSL qui s’étend à la téléphonie fixe. Dans les deux cas, les opérateurs concurrents de France Télécom peuvent s’assurer de la totale maîtrise commerciale des
lignes de leurs clients.

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Arnaud Devillard