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La voix sur IP, remède aux difficultés des opérateurs

Les softwitches seront les pivots de toute une gamme d’applications innovantes de téléphonie sur IP. Ils sont déjà à la base de certains nouveaux réseaux et s’immiscent dans les infrastructures TDM en place.

Pour les opérateurs, la question n’est plus de savoir s’il faut passer à la voix sur IP, mais quand. À courte échéance, la motivation est la réduction des coûts. Plus tard, ce sera la fourniture de services novateurs, grâce à la convergence voix-données. Le passage s’effectuera en remplaçant les commutateurs de circuits (TDM) par des softswitches – terme qui englobe les briques d’une architecture de voix sur IP séparant les fonctions de contrôle et de transport.

Les opérateurs historiques, en phase d’observation

Les nouveaux opérateurs, sans réseau à faire migrer, ont intérêt à s’adosser à des softswitches. “Ces plates- formes coûtent de 20 à 30 % de moins que les commutateurs TDM. De même, l’exploitation du réseau revient environ moitié moins cher”, estime Norm Bogen, directeur chez In-Stat/MDR. Quant aux opérateurs historiques, ils sont plutôt en phase d’observation, ou bien optent pour la voix sur IP sur de nouveaux réseaux.Une migration de l’existant TDM vers IP présente des avantages financiers moins immédiats. La cohabitation des deux générations durera au moins dix ans, voire vingt, d’après In-Stat/MDR. Les softswitches déchargeront d’abord le réseau commuté des communications IP. Ensuite, on remplacera les commutateurs de classe 4 (c?”ur du réseau), puis ceux de classe 5 (connexion des abonnés en bordure de réseau).Côté logiciel de commande, rien n’est encore figé. Le standard H.323, le plus ancien, a été conçu pour du trafic multimédia en réseau local, puis sur réseaux étendus. Mais SIP (Session initiation protocol), ciblé sur la voix, établit des communications plus rapidement. Si H.323 est le plus déployé, SIP monte en puissance. “Rien ne pousse à migrer de H.323 vers SIP, mais à long terme, ce dernier devrait prendre le dessus”, souligne Norm Bogen. Le flou devrait disparaître d’ici 2007. Selon le cabinet Forrester Research, la coexistence sera assurée par les softswitches, mais en freinant la technologie.

La locomotive, c’est la voix !

Pour ce qui est des services, il n’y a pas de locomotive. “Ou plutôt, si : c’est la voix !”, s’exclame Norm Bogen. “Le trafic vocal international continue de croître de 15 % par an, relève Chris Ward, directeur marketing d’iBasis, opérateur de voix sur IP. Or, les opérateurs n’ont plus les moyens d’investir dans le TDM. IP est nettement moins cher. En 2001, 6 % du trafic international était en voix sur IP. Il dépassera 10 % en 2002.” Stéphane Danzer, directeur de Global Crossing, opérateur qui utilise des softswitches Sonus, confirme : “La technologie des softswitches est plus souple et plus économique. Elle simplifie l’exploitation.”Les softswitches hébergeront aussi des PABX-IP, de la messagerie unifiée, des conférences, des cartes prépayées, du travail coopératif…“C’est tout l’intérêt. Plutôt que d’être contraint aux applications du constructeur du commutateur TDM, le système acceptera des applications tierces, y compris de niche”, explique Norm Bogen. Cependant, les softswitches doivent mûrir. Ils ne disposent que d’une centaine de fonctions, loin des trois mille offertes par les commutateurs de classe 5.De plus, l’ART insiste sur des éléments tels que le service universel, les appels d’urgence et la localisation de l’abonné. D’où l’avertissement d’un constructeur : “Le coût de ces obligations sera important, au point de nuire à l’économie globale du système.”

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Annabelle Bouard