Passer au contenu

La voie est enfin libre pour l’étiquette radio

Jusqu’ici réservée à l’armée française, la bande de fréquence UHF 865-868 MHz va s’ouvrir à des lecteurs RFID de 2 W, mieux adaptés au suivi dunités logistiques.

‘ C’est une excellente nouvelle ! ‘ L’assouplissement de la réglementation sur la RFID sur la bande de fréquence UHF 2 watts, enfin annoncée par le gouvernement,
réjouit Xavier Barras, directeur d’EPCglobal France. Grâce à ce cadre réglementaire plus favorable au développement de la RFID en UHF, l’organisme de normalisation projette déjà que bon nombre d’entreprises françaises inscriront
des déploiements ou des pilotes liés à la technologie à leur budget 2007.Jusqu’ici, la régulation n’autorisait que des puissances d’émission limitées à 500 milliwatts ERP (Effective Radiated Power) dans la bande de fréquence 869,4-869,65 MHz. Des puissances
jugées insuffisantes pour un suivi efficace des unités logistiques (palette, colis, cartons), et bien loin des 2 W ERP LBT (Listen Before Talk) dans la bande de fréquence 865,6-867,6 MHz déjà en vigueur chez la plupart de nos voisins
européens.

La France en retard dans l’utilisation de la RFID en UHF

C’est donc dans ce contexte que le ministère de la Défense et le ministère de l’Industrie ont demandé au Bureau militaire national des fréquences (BMNF) et à la Direction générale des entreprises (DGE) d’engager des
discussions avec l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) en vue de libéraliser l’utilisation de la RFID en UHF. Sa décision est attendue pour juin 2006.Ayant largement ?”uvré à cette libéralisation, EPCglobal France mise désormais sur ‘ un déblocage psychologique ‘ des utilisateurs potentiels de la RFID en UHF, jusqu’ici
découragés par l’environnement réglementaire. Pourtant, les industriels concernés identifient encore bon nombre de freins à l’adoption de la technologie. ‘ C’est un grand pas en avant, mais ce n’est
pas suffisant,
souligne un équipementier automobile. D’une part, l’armée veut limiter la nouvelle réglementation autour de ses sites sensibles, sans préciser le nombre et la dimension de ces zones. D’autre
part, la norme européenne de lecture “Listen Before Talk” n’est pas forcément la plus adaptée pour des lecteurs RFID disposés en batterie. ‘

Le long chemin du déploiement industriel

Plus généralement, ‘ il faut encore effectuer des tests en grandeur réelle afin d’identifier les problèmes techniques ‘, insiste un membre du Conseil général des technologies de
l’information (CGTI), auteur d’un rapport sur la RFID publié en janvier dernier. Les tests de GS1 France de 2005 sont clairs (lire 01 Informatique n?’ 1821, p. 6) : la RFID en UHF,
même aux normes européennes, est loin de permettre des déploiements industriels.La branche française du groupe de normalisation vient de lancer une série de tests pour évaluer in situ les premiers matériels au nouveau standard EPC Gen 2. En attendant leurs résultats, les premiers
déploiements logistiques en RFID UHF réalisés par la distribution, les aéroports et l’armée américaine sont peu encourageants. Aux traditionnelles perturbations liées à la présence de métaux et de liquides s’ajoutent des distances
de lecture imprévisibles.

Un modèle économique à trouver

Dans le secteur de la distribution, les seuls déploiements qui progressent sont menés à marche forcée pour les industriels. Or, ces derniers peinent à identifier leur retour sur investissement. ‘ Seuls les
distributeurs y trouvent vraiment leur compte ‘,
estime Peter Harrop, président d’IDTech­Ex, un cabinet d’études spécialisé dans la RFID. D’ailleurs, ‘ la majorité ne bougera pas
sans l’émergence d’un leader ‘,
parie Xavier Barras.Reste à savoir si les fournisseurs de Carrefour, Casino ou Auchan souhaitent réellement qu’un champion français de la RFID se déclare.* Directeur de projet chez Vistali.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Bertrand Masson* et Boris Mathieux