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La vie, ce drôle de cirque !

Paradis perdu que notre petite planète ? La terre et ses misères nous engloutissent ? Déployons donc nos ailes et partons enivrés vers les étoiles !…

Paradis perdu que notre petite planète ? La terre et ses misères nous engloutissent ? Déployons donc nos ailes et partons enivrés vers les étoiles ! Les Arts Sauts nous offrent ce voyage sidéral : calés dans un transat, le nez en l’air et les mirettes fixées sur un monde en apesanteur, nous voici au cirque intergalactique, celui de “Kayassine”, le plus fameux spectacle de cette compagnie. Depuis 1993, ces trapézistes issus d’écoles réputées ?” École nationale de cirque Annie Fratellini, École de cirque de Budapest, Centre national des arts du cirque de Chalons-sur-Marne (Cnac) ?” prennent de la hauteur pour nous faire atteindre leur 7e ciel. Une bulle de 41 mètres de diamètre et 20 mètres de haut, dans laquelle on entre comme aspiré, et une incroyable structure métallique à la Mad Max : voici leur univers. Chant, violoncelle, les cordes ?” vocales et de boyau ?” font écho aux cordes de chanvre et de métal qui lient les dix trapézistes (à découvrir sur www.arts-sauts.org, cliquer sur Kayassine). Dans un nuage de talc presque magique, porteurs et voltigeurs n’en finissent plus de se donner la main. Une main solide avant le vide. Une main pour donner prise aux plus périlleuses figures. Vertige. Un frisson parcourt les spectateurs, des enfants font des “Ah !” qui illuminent leur regard. Dextérité, esthétisme, poésie, la troupe de Kayassine préfère la chorégraphie aérienne à la prouesse technique.S’échapper du monde pour en créer un plus beau, jouer les Icare pour être au-dessus de la mêlée, c’est aussi le rêve des garçons et filles du Cirque Désaccordé (fiche artistique sur www.villette.com), qui présentent “Les Oiseaux-le bord du monde”, leur première production en tant que professionnels. Issus du Cnac, la grande école du “nouveau cirque” français, on les avait découverts avec le très beau “C’est pour toi que je fais ça”, spectacle de fin d’études bouillonnant et volontaire.

Voler, bouger, aimer

Sur une idée pas bien originale ?” un artiste pète les plombs et arrête le spectacle qu’il était en train de jouer, mettant le reste de la troupe dans l’embarras ?”, les artistes jouent désormais à se faire peur : peut-on survivre à l’échec, interrogent-ils ? Les hommes ne savent plus comment avancer, rappelle une voix off, mais les Oiseaux ont trouvé le remède : ils volent, ils bougent, ils s’aiment. Il suffit de les suivre… Les artistes se raccrocheront donc à leurs fondamentaux : les corps à corps, l’esprit communautaire, la vie en mouvement.Une donzelle risque un pas de deux sur un fil, des voltigeurs s’élancent dans le vide depuis la balançoire russe et un grand baraqué se fait consoler par une femme-oisillon. Oubliées les dix premières minutes, celles du spectacle original, d’une beauté nippone presque artificielle ?” clin d’?”il à Zingaro et son spectacle “Eclipse” (www.theatre-zingaro.com), japonisant et esthétisant à outrance ? La vie du cirque, la vie en troupe, reprend ses droits. Une vie fragile et maladroite, tout simplement humaine…“Kayassine “, Pelouse de Reuilly, Paris. Jusqu’au 20 octobre 2002. Réservations au 01 48 91 00 38.“Les Oiseaux-Le bord du monde “, Parc de La Villette, Paris. Jusqu’au 20 octobre 2002. Réservations au 01 40 03 75 75.

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Sophie Janvier-Godat