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La vidéo à la demande fait bon ménage avec le 7e art

Encore embryonnaire il y a un an, l’offre de vidéo à la demande sur Internet s’est considérablement étoffée. A la veille de l’ouverture du 59e Festival de Cannes, petit tour d’horizon d’un nouveau marché.

Il y a un an, lors du dernier Festival de Cannes, grand-messe annuelle du cinéma international, le marché de la vidéo à la demande (VOD) peinait à émerger en France. Il se résumait au service proposé aux abonnés de MaligneTV par France
Télécom et à la plate-forme en marque blanche de MovieSystem (aujourd’hui Canalplay). Un an plus tard, alors que s’ouvre la 59e édition du célèbre festival ?” qui se déroulera du 17 au 28 mai, le paysage de
la VOD hexagonale a considérablement évolué. De nombreux acteurs ont vu le jour, aboutissant à une offre variée et adaptée à différents publics.‘ La France est plutôt bien positionnée par rapport à ses voisins européens. En particulier sur Internet. Les consommateurs peuvent télécharger des films, des documentaires ou de la programmation
musicale ‘,
résume Laure Lucchesi, consultante pour NPA Conseil et
auteur d’un rapport (1) établi pour le compte du Centre national de la cinématographie (CNC).Dans l’Hexagone, les chaînes de télévision se sont aventurées dans l’univers du cinéma numérique en y consacrant plus ou moins de moyens.
Canal Plus, TF1, TPS et
Arte ont lancé des plates-formes dédiées.
M6 ou encore France Télévisions ont, eux, opté pour le téléchargement sur leur site Internet d’émissions vedettes comme Caméra Café ou
‘ Les Rois Maudits ‘.Plus récemment, des distributeurs les ont rejoints, comme VirginMega, qui, après avoir fait ses armes sur la vente dématérialisée de musique, propose un service de VOD en version bêta. A l’inverse de ses concurrents, qui ont opté pour
de la location, le site Internet propose certains titres en téléchargement définitif.

Un accord sur la chronologie des médias

Sur ce marché naissant sont arrivés de nouveaux entrants, comme le site de documentaires
vodeo.tv,
cinezime, dévolu au cinéma indépendant, ou encore Glowria. Le site de location de DVD propose un service de téléchargement, pour le moment, uniquement accessible à ses abonnés.Les FAI n’ont pas été en reste. Le catalogue de Free est en grande partie composé de celui de CanalPlay. Club-internet a signé un partenariat avec vodeo.tv. Quant à Noos, le câblo-opérateur propose désormais à tous les internautes
l’offre de vidéo à la demande de TF1.Parfois crainte autant que le téléchargement illégal de films sur les réseaux peer to peer, la VOD était, de l’avis de certains, une cause probable de
chute de fréquentation des salles obscures. Cela n’a pas été le cas puisque, sur les quatre premiers mois de l’année, le cinéma a réalisé 76 millions d’entrées en France selon le
CNC. Soit 20 % de plus qu’il y a un an. Avec le recul, la profession est rassurée. Il y a six mois, ce n’était pas forcément le cas.Si VOD et cinéma font aujourd’hui bon ménage, c’est qu’il y a un délai suffisant entre la sortie d’un film dans les salles obscures et sa disponibilité sur la Toile. A la
fin de l’année dernière, le petit monde du cinéma est arrivé à un accord in extremis avec les fournisseurs d’accès à Internet et les chaînes de télévision sur la chronologie des
médias. Le texte stipule qu’un film ne peut être mis à disposition du public en VOD que 33 semaines après sa sortie en salle. Autrement dit entre sa sortie en DVD et sa disponibilité en pay per view (2).’ La grande majorité des pays en Europe n’a ni cadre réglementaire ni accord professionnel fixant un calendrier pour la VOD. Tout relève d’accords contractuels passés à la sortie des films entre les producteurs et
les distributeurs. Du coup, la disponibilité des films en VOD tend à se rapprocher, voire parfois à être simultanée, de la sortie en DVD ‘,
commente Laure Lucchesi.Mais qui dit délai minimal entre sortie en salle et disponibilité en VOD ne dit pas que le film est forcément disponible. Ainsi Fahrenheit 9/11 de Michael Moore, la Palme d’or 2004, n’est pas proposée en
téléchargement. Sa sortie en DVD en France date pourtant de 18 mois.(1) ‘ Le développement de la vidéo à la demande en France et en Europe ‘.


(2) Le pay per view consiste à acheter le droit de regarder un film lors d’une diffusion choisie par la chaîne de télévision. Le client ne choisit donc pas le moment où il visionne le film, comme dans le cas
de la VOD.

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Hélène Puel