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La vidéo à la demande est prête à décoller

Emergent il y a un an, le marché français de la vidéo à la demande sur Internet est en plein essor. L’Hexagone, selon une étude, fait désormais bonne figure en Europe.

L’année 2006 devrait être l’an un de la vidéo à la demande (VOD) en France. L’étude* présentée mercredi 5 avril par le Centre national de la cinématographie (CNC) et réalisée par NPA Conseil montre que tous les
éléments sont réunis pour assister à l’envol de ce marché.Hors les pionniers que sont Moviesystem (lancé en 2002 et repris par CanalPlay) et MaligneTV (lancée à Lyon en 2003), la France était plutôt en retard sur ses voisins européens. En Italie, Fastweb a ouvert la voie dès 2001 et détient
aujourd’hui un large catalogue de 5 000 titres, dont 700 films. En Allemagne, les FAI Arcor et Alice se sont lancés respectivement en 2002 et 2003.Aujourd’hui, avec treize acteurs ?” deux fois plus qu’ailleurs ?” proposant des catalogues complémentaires, avec des prix allant de 1 à 5 euros, et un taux de pénétration du haut-débit parmi les
plus importants d’Europe, la France a rattrapé ses voisins. L’offre y est tout aussi fournie et plus variée. ‘ L’hétérogénéité de l’offre, que ce soit selon l’origine géographique, le type de
document audiovisuel (fiction ou documentaire) ou encore le public qu’elle vise (grand public avec les blockbusters américains ou de niche avec des documentaires spécialisés), est représentative de la diversité de la production
française ‘,
se satisfait, Michel Gomez, délégué général de l’ARP (société civile des Auteurs réalisateur producteurs), qui a participé au financement de l’étude.

Des acteurs de tout type

Le tournant, selon les auteurs de l’étude, a eu lieu lors du dernier trimestre 2005 qui a vu le lancement
de plusieurs gros acteurs du marché : TF1 avec TF1Vision, TPS avec TPS-Vod.fr, M6 avec M6 HD et Canal+ avec CanalPlay. Mieux positionnés pour négocier les droits sur les
nouveautés issues des majors du cinéma, ces acteurs ont dopé l’offre. CanalPlay via Free et MaligneTV, a enregistré 300 000 commandes de films à fin 2005, en moins de trois mois d’exploitation. Free, sur le seul mois de
décembre en a diffusé la moitié, soit 150 000.Avec le
lancement d’Arte VOD en février et l’expérimentation de France Télévisions sur
la diffusion de la série des ‘ Rois maudits ‘, toutes les grandes chaînes sont désormais représentées. A leurs côtés, les FAI, comme France Télécom
(MaLigneTV et 24/24 Video) et Free utilisent ce service comme un outil de fidélisation et d’optimisation du revenu moyen par abonné. Club-Internet, Alice, neuf telecom, AOL devraient proposer une offre dans le courant de l’année.On trouve également des acteurs spécialisés tels Cinezime, W4tch TV, Télésavoirs,
Vodeo.Tv, des agrégateurs de contenus issus de divers catalogues. L’avenir de ces derniers dépend des relais qu’ils trouveront auprès des grands portails comme Yahoo! ou
Google. Pour eux, la sauce commence à prendre. Lancé en septembre 2005, Vodeo.Tv indique, par exemple, avoir vu son taux de transformation (une visite se concluant par un achat) multiplié par trois durant le premier trimestre 2006.

Un second marché pour l’audiovisuel

Pour Michel Gomez, la VOD constitue également un second marché pour la production audiovisuelle. Frédéric Pie, fondateur et président de La Banque audiovisuelle (Vodeo.Tv) en témoigne : ‘ Sur les 1700
documentaires disponibles, 84 % d’entre eux ont été achetés au moins une fois et parmi eux, 45 % n’ont pas fait l’objet d’une mise en avant. ‘
Autre signe que l’offre de VOD se
distingue de l’offre des diffuseurs (grande chaîne ou réseau de distribution des films en salles) : aux Etats-Unis, Netflix comptait 3 films dans son top 10 VOD de l’année 2004 ne faisant pas partie du top 10 du box
office.
Selon NPA Conseil, au total plus de 700 films long-métrages (hors films X) étaient disponibles début 2006 à la demande en France. Ce nombre devrait croître par l’enrichissement des catalogues existants et l’arrivée de
nouveaux acteurs comme le loueur de DVD en ligne, Glowria.fr, qui prévoit la mise à disposition d’un catalogue de 8 000 titres.S’il est encore trop tôt pour se faire une idée de la répartition entre le streaming et le téléchargement à la location ou à l’achat, les professionnels sont d’ores et déjà convaincus que la VOD a sa
place dans l’équilibre économique de l’industrie audiovisuelle française. Une prise de conscience bienvenue alors que les premiers accords entre producteurs et acteurs de ce secteur
sont encore frais et qu’il reste de nombreux points à régler concernant la rétribution des auteurs et producteurs de documentaires, d’émissions ou de reportages.


*Etude réalisée par NPA Conseil, intitulée ‘ Le développement de la vidéo à la demande en France et en Europe ‘ et financée par l’API, l’ARP, la CSPF, la Procirep, le SPI, l’UPF,
l’USPA, la SACD et le CNC.
Panorama de loffre en France.

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David Prud'hommme