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La Vendée se lance un challenge haut-débit

100 % du territoire couvert par le haut-débit d’ici fin 2005 : c’est le contrat qu’a passé le Conseil général de Vendée avec trois opérateurs. Le département investira 16 millions d’euros dans le projet.

Rivaux sans merci dans l’affaire de la charte des départements innovants de France Télécom (voir notre article), l’opérateur historique et ses concurrents, Altitude Télécom et
neuf telecom, se retrouveront côte à côte pour couvrir 100 % de la Vendée avec des technologies haut-débit d’ici 2005.Le département a en effet retenu, au terme d’un appel d’offres, ces trois opérateurs ?” parmi un total de treize sociétés, dont Cegetel ?” afin qu’aucune zone de son territoire ne soit plus ignorée par ces
technologies. Selon Bruno Retailleau, vice-président du Conseil général de Vendée, seuls ‘ 50 à 60 % de la population vendéenne accèdent à l’ADSL aujourd’hui ‘. Autre objectif : avoir une
palette de débits permettant de satisfaire particuliers, PME et entreprises. La Vendée souhaitait en effet recourir à plusieurs opérateurs, capables de proposer diverses technologies.La solution retenue a été celle de l’appel d’offres sur performance (lire l’encadré ci-dessous). La Vendée a découpé son projet en différents lots et les a répartis entre les trois lauréats. Neuf telecom aura la
charge de couvrir sept communes avec de l’ADSL jusqu’à 2 Mbit/s, en recourant au dégroupage et en complètant le tronçon de fibre optique déjà existant. L’opérateur prévoit aussi de couvrir une partie du territoire avec du Wi-Fi.France Télécom, lui, sera chargé de complèter le reste du territoire non couvert par le haut-débit via de l’ADSL, avec des débits allant également jusqu’à 2 Mbit/s. Satellite et Wi-Fi seront déployés si l’ADSL ne convient pas pour
des raisons techniques. France Télécom s’engage aussi à changer, dans la mesure du possible, les câbles téléphoniques ne supportant pas l’ADSL. Enfin, Altitude Télécom aura la charge de garantir au minimum à toute entreprise qui le souhaite un
raccordement jusqu’à 10 Mbit/s via le Wimax. Vingt relais radio seront installés pour couvrir l’intégralité du territoire.

Pas de mini monopoles

L’attribution de lots à chacun de ces trois opérateurs ne signifie pas qu’ils seront en monopole sur telle zone ou tel segment de marché. Elle garantit simplement à la Vendée qu’aucun point du territoire ne sera oublié. Les réseaux
déployés par les trois opérateurs devront être ouverts à leurs concurrents, via des offres de gros. Wanadoo ne sera donc pas le seul FAI dans les zones sous la responsabilité de France Télécom. De la même façon, rien n’interdira à neuf telecom de
dégrouper au-delà des sept communes désignées, même si l’opérateur n’est guère disert sur ces projets de déploiement. Altitude Télécom aura, pour sa part, le loisir de vendre son Wimax aux particuliers, et de concurrencer ainsi les deux autres
opérateurs retenus dans l’appel d’offres. Altitude prévoit même de créer une marque spéciale et une succursale à cet effet, ‘ Vendée Net ‘.Les travaux vont commencer dans les semaines à venir, avec les premiers raccordements de clients prévus cet été. Quelques tarifs sont déjà disponibles. Altitude Télécom proposera au grand public un raccordement Wimax 1 Mbit/s au
prix de 39 euros mensuels (plus 180 euros de frais d’accès), prix qui atteindra 45 euros si le client choisit d’intégrer la téléphonie. Neuf telecom proposera des tarifs identiques à ceux que l’on trouve déjà en zones dégroupées, à
savoir 14,90 euros pour du 512 Kbit/s et 24,90 euros pour du 2 Mbit/s. Les tarifs prévus par Wanadoo dans les zones couvertes par France Télécom seront ceux déjà pratiqués par la filiale de l’opérateur.A côté des ‘ tuyaux ‘, le Conseil général n’a malheureusement encore rien décidé sur le volet ‘ social ‘ du projet, tels que le plan de raccordement des collèges ou bibliothèques, la
formation des élèves et des professeurs aux nouvelles technologies, l’aide au développement des nouveaux usages ou encore le montant des aides pour que les foyers s’équipent en matériel informatique. ‘ Nous avons besoin de
temps encore, nous sommes déjà allés très vite pour mettre en place ce projet ‘,
précise Bruno Retailleau.

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Guillaume Deleurence