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La télévision interactive est bientôt prête à s’allumer

De nouveaux récepteurs, décodeurs et services de télévision interactive mêlent l’audiovisuel numérique et Internet

Profiter de la base installée de téléviseurs pour développer des services interactifs et du commerce électronique, telle est l’ambition partagée par certains grands noms de l’informatique et de l’audiovisuel.Ainsi, ce mois-ci, peu de temps après la commercialisation des télévisions interactives par Walawa, Thomson Multimédia et Microsoft lancent, par l’intermédiaire de leur filiale commune TAK, une gamme de douze téléviseurs interactifs. Ces téléviseurs, dont le prix varie de 5 500 à 15 500 F ht (838,47€à€2 363 €), permettent d’envoyer et de recevoir des e-mails, d’accéder à Internet et à des contenus interactifs en rapport avec les programmes diffusés. Leur interface fait appel aux technologies Internet comme Java ou HTML.Pour Microsoft, cette commercialisation s’inscrit dans la logique de l’acquisition en 1997 de WebTV, un des pionniers de la convergence. À l’époque, d’autres acteurs avaient fait leur apparition, tels que Netgem, MCN et COM One, des fabricants de boîtiers assurant l’interface entre le téléviseur et les données numériques. Mais ces boîtiers ont connu un échec commercial et les technologies tendent maintenant à s’intégrer directement dans les décodeurs numériques des bouquets satellites et dans les postes de télévision. Cependant, Internet ne se met pas aussi facilement à la portée de la télécommande : “Si les décodeurs permettent l’accès aux sites Internet, ceux-ci ne sont pas adaptés au poste de télévision”, avertit Nicolas Lefebvre, consultant au cabinet Cell Network. Christophe Cutullic, responsable du projet Met@télé, chez France Télécom R&D, précise : “Les caractéristiques de l’écran de télévision provoquent des phénomènes de scintillement et d’irisation ; sa faible résolution ne permet pas d’afficher les pages web dans leur intégralité et les différents formats multimédias ne sont pas tous pris en compte.”

Une nouvelle norme pour la télévision interactive

Pour répondre à ses contraintes, France Télécom R&D a conçu une télévision numérique associée à un portail Internet, développée selon la norme DVB-MHP (Digital Video Broadcasting Multimedia Home Platform). DVB-MHP, compatible avec la technologie Java, définit les couches qui permettront au décodeur numérique de diffuser de façon interactive et synchrone les flux IP et les flux audiovisuels. Les contenus numériques pourront ainsi être accessibles aux différents types de terminaux : boîtiers, télévisions numériques avec décodeur intégré, PC multimédias. La première version de la norme a été adoptée en 2000 par l’European Broadcasting Union, mais les premiers décodeurs ne devraient pas voir le jour avant 2002.Autre tendance : les décodeurs dotés de très grosses capacités de stockage. Ainsi, Sagem vient d’annoncer la commercialisation d’un décodeur avec un disque dur d’une capacité de 40 Go capable de traiter des applications Java avec une puissance de 225 Mips. “Les opérateurs intéressés sont, en premier lieu, les diffuseurs numériques CanalSatellite et TPS, qui envisagent le renouvellement des décodeurs équipés de disques durs”, indique Nicolas Lefebvre. Aux États-Unis, le décodeur UltimateTV de Microsoft permet de stocker 35 heures de programmes. Comme d’autres fournisseurs de plates-formes, tels que Liberate Technologies, il s’attaque à OpenTV, numéro un du marché avec sa plate-forme propriétaire, mais en misant sur les standards du web. D’ores et déjà, AOL a choisi Liberate Technologies aux États-Unis comme partenaire technologique, pour offrir à ses abonnés le service AOL TV qui leur permet d’utiliser leur bo”te de courrier électronique et la messagerie instantanée sur leur poste de télévision.

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Thomas Pimont