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La télévision en relief débarque dans nos salons

Les lecteurs de plus de 30 ans se souviennent certainement des premières diffusions de films en 3D à la télévision, avec les splendides lunettes en carton…

Les lecteurs de plus de 30 ans se souviennent certainement des premières diffusions de films en 3D à la télévision, avec les splendides lunettes en carton montées de « verres » rouge et vert. L’effet de relief était certes limité, mais les sensations étaient déjà bien là. Lors de la dernière édition de l’IFA à Berlin, les images en relief étaient légion.

Philips, Panasonic, LG, Sony, Samsung… Pas un stand qui ne présentait son modèle de télévision « 3D » ! Il faut avouer que, sans être des plus époustouflants, le rendu est plutôt de bonne facture. Quelques secondes suffisent pour que les yeux s’habituent aux lunettes et aux images diffusées. Pour avoir comparé les deux, l’effet de relief est plus marqué sur les jeux vidéo que sur les films.

Beaucoup de contraintes

Seulement, malgré tous les progrès réalisés dans le domaine, la télévision 3D suscitera-t-elle l’intérêt du grand public ? Pour profiter de ce nouveau type d’images, il est obligatoire de chausser une paire de lunettes, et une vraie, pas une en carton. Il faut aussi acquérir une télévision adaptée (elle reste, heureusement, capable de lire les images classiques sans relief). Reste ensuite le problème du contenu. Le groupe anglais Sky vient d’annoncer la création d’une chaîne dont les programmes seront entièrement en 3D, tandis que chez nous, c’est France Télécom qui s’y attellera sur le bouquet Orange TV.

La grande machine à cinéma qu’est Hollywood se lance aussi dans la course, avec le tournage de longs-métrages en relief. Mais pour les visionner dans son salon, il faudra une fois encore passer à la caisse : s’offrir les nouveaux disques, supports des images tridimensionnelles, et une platine Blu-ray capable de les lire. En gros, si vous venez juste de vous équiper pour la haute définition, il faudra tout acheter à nouveau…

Reste enfin un dernier problème et non des moindres : il existe autant de normes que de constructeurs. Chacun a, en effet, développé sa technologie à la fois pour les lunettes et pour la télévision. Même les films n’utilisent pas des procédés identiques pour le tournage ! Une situation qui n’est pas sans nous rappeler la « guéguerre » qui a eu lieu entre le HD-DVD et le Blu-ray, et qui a fait couler beaucoup d’encre il y a encore peu.

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Benoit Henri et Olivier Lapirot