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La télémédecine gagne le grand public

Plusieurs expériences en cours initient le suivi médical des patients chez eux, ou en déplacement, à l’aide de téléphones portables et d’appareils médicaux communicants. Une première étape vers la télémédecine personnelle pour
tous.

Sur le salon Medica, principale manifestation internationale concernant les équipements médicaux (qui a eu lieu du 19 au 22 novembre à Düsseldorf), certains stands présentaient des solutions permettant de suivre à distance des
patients à risque (certains asthmatiques et diabétiques, des personnes atteintes de troubles cardiaques ou encore des personnes âgées).Au-delà du simple déclenchement d’appel d’urgence grâce à un bouton en cas de besoin (après une chute, par exemple), on assiste donc désormais à l’émergence de systèmes intégrant des capteurs de paramètres physiologiques des patients.
En recevant de façon quasi permanente les données décrivant l’évolution de l’état de la personne, les centres de soins peuvent ainsi mettre en place une action préventive ou réagir plus rapidement en cas de crise.

Vers la surveillance médicale mobile

La première application de ces systèmes intégrant capteurs, électronique de traitement des données et réseaux de communication concerne le domaine de l’hospitalisation à domicile. Jusqu’à maintenant, les patients suivis à domicile
recevaient la visite régulière de divers personnels hospitaliers qui effectuaient les observations, les mesures et les actes médicaux nécessaires. Mais, en dehors du problème du coût des déplacements nécessaires, le suivi n’est pas aussi continu que
lors d’une véritable hospitalisation. Les observations restent en effet relativement espacées dans le temps, ce qui peut poser problème pour des patients nécessitant une surveillance quasi permanente.Le matériel nécessaire pour la télémédecine personnelle inclut des capteurs (pression sanguine, température, rythme cardiaque, rythme respiratoire, taux de glycémie, etc.), l’électronique de traitement, et une passerelle vers les
réseaux de télécommunication (Internet, voire téléphonie sans fil). Le Fraunhofer Institut a ainsi présenté à Düsseldorf un système de surveillance à domicile baptisé BAN (Body Area Network). L’appareil portable surveille divers paramètres vitaux et
envoie les données vers un centre de soins par l’intermédiaire d’un réseau sans fil (ici, un réseau DECT). L’institut allemand s’attend à ce que des circuits dédiés soient bientôt disponibles pour miniaturiser l’appareil. D’après René Dünkler, l’un
des responsables du projet, la miniaturisation permettra même d’envisager une électronique implantable pour certaines pathologies.De son côté, Philips gère en Allemagne un service appelé Paxiva, destiné au suivi des personnes atteintes de troubles cardiaques qui compte déjà plus d’un millier de patients (un électrocardiographe communicant est installé chez
chaque patient).

Téléphone, électrocardiogramme et GPS

Pour les patients capables de se déplacer normalement, plusieurs solutions sont développées pour améliorer la mobilité des systèmes et communiquer les données en utilisant les réseaux de téléphonie mobile. L’une des solutions les plus
originales est celle de Vitaphone. L’Allemand commercialise en effet un téléphone mobile (voir photo) capable d’enregistrer un électrocardiogramme à l’aide de quatre électrodes placées sur sa face postérieure. En cas de malaise,
le patient enregistre ses pulsations cardiaques en plaçant le téléphone contre la peau et communique ainsi immédiatement les données vitales à un centre de soins capable d’analyser rapidement la gravité de la situation. Un module GPS permet même aux
services d’urgence de localiser le patient en cas de danger.Le projet européen MobiHealth (*) va plus loin en visant divers types de patients : maladies cardiaques, mais aussi respiratoires, ou certaines grossesses à risque. Pour Martin Elixmann, directeur du groupe Distributed Systems de
Philips Research à Aachen (Allemagne), ‘ l’intégration de l’ensemble des fonctionnalités sur une puce, combinée à l’utilisation d’une électronique portée près du corps, avec des capteurs insérés dans les vêtements, nous
amènera aux systèmes légers, non invasifs et ergonomiques que les gens désirent ‘.
(*) Projet IST coordonné par Ericsson et regroupant 14 partenaires dont Philips, HP, TeliaSonera, Telefonica Moviles ou encore le Fraunhofer Institut. Ce projet, démarré en mai 2002, arrivera à son terme en février 2004.
Voir sur Internet :
www.mobihealth.org.

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Nicolas Kuhn