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La ‘ télé-tirelire ‘ davantage surveillée

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a édicté de nouvelles règles encadrant la ‘ call TV ‘, ces émissions qui proposent aux téléspectateurs d’accéder à un service par SMS, généralement surtaxés.

‘ Et vous pouvez aussi voter par SMS. Si vous voulez voter pour […], tapez […] ‘ Tout téléspectateur qui se respecte connaît ce système qui consiste à accéder à un service
téléphonique, généralement surtaxé, lié à une émission de télévision en envoyant un SMS ou en composant le numéro indiqué par cette même émission. Dans le jargon de l’audiovisuel, on appelle cela la ‘ call TV ‘ ou
encore la ‘ télé-tirelire ‘.Depuis plusieurs années, ces pratiques rendent soucieux le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Au début du mois de décembre, il a décidé de mieux les encadrer en prenant une ‘ délibération relative aux
incitations à utiliser des services SMS ou téléphoniques surtaxés ‘.
Le but : protéger le téléspectateur prompt à dégainer son mobile, mais pas toujours en sachant ce que cela implique pour sa facture
téléphonique.Première chose, donc, le CSA demande une ‘ parfaite information des téléspectateurs sur le coût des communications ‘. Le tarif doit apparaître avec les coordonnées du service SMS. Et le CSA
demande aux émissions de télévision de proposer en parallèle un autre moyen d’accès aux services, moins coûteux, par Internet notamment.L’une des préoccupations sous-jacentes du CSA est d’éviter que ces services ne soient en fait des jeux de hasard ou de la publicité déguisés. C’est pourquoi il demande aux chaînes de faire en sorte que ces services de
‘ call TV ‘ soient bien des prolongements de l’émission qui les promeut, que le complément entre l’un et l’autre soit réel et que le renvoi vers ces services ne soit pas trop insistant au cours de l’émission.

Les chaînes placées sous surveillance

Ces recommandations figuraient déjà, de façon moins détaillée, dans une délibération de mars 2002 sur le même sujet. Mais le phénomène s’est développé et ‘ certaines dispositions de [cette]
recommandation sont apparues difficilement applicables ‘, de l’aveu même du CSA.En parallèle, dans son rapport d’activité de 2006, le Conseil relevait avoir été ‘ interpellé ‘ dans l’année par des téléspectateurs à propos des émissions de
‘ télé-tirelire ‘. Pour toutes ces raisons, il s’est retourné vers les chaînes de télévision pour lancer avec elles et avec la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes
(DGCCRF) une ‘ concertation visant à renforcer la protection des consommateurs ‘.Avec la nouvelle recommandation, le CSA, selon un porte-parole, est beaucoup plus strict. Notamment à propos du cas particulier des émissions de jeu. Le Conseil demande que ces programmes évitent toute ambiguïté :
‘ La présentation à l’antenne ne doit pas avoir pour effet d’induire les téléspectateurs en erreur quant à leurs chances réelles de gains. ‘S’il y a tirage au sort, il faut le dire, et le nombre et l’identité des gagnants doivent être communiqués au CSA s’il en fait la demande. Petit détail qui peut avoir son importance pour les adeptes du pianotage sur mobile devant
La Roue de la fortune, les émissions de jeux doivent indiquer que les téléspectateurs peuvent être remboursés des frais de communication.La haute autorité a laissé quelques semaines aux chaînes pour se mettre à jour des nouvelles règles. Mais, dans peu de temps, elle va pouvoir exercer son rôle de régulateur et vérifier la bonne application de sa recommandation. Les
sanctions pourront aller de la mise en demeure jusqu’à des amendes, voire à la suppression de l’émission en cause.

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Arnaud Devillard