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La Suisse attaque Google Street View en justice (MAJ)

Le préposé fédéral à la protection des données porte l’affaire devant le tribunal administratif fédéral, Google n’ayant pas répondu à ses exigences en matière de respect de la sphère privée.

Première publication le 24 août 2009

La Suisse menace de fermeture Google Street View
Estimant qu’il porte atteinte à la vie privée, le préposé fédéral à la protection des données réclame la suspension du service de Google en Suisse.

Street View est encore une fois sur la sellette. Après la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) en France, c’est au tour du préposé suisse à la protection des données et à la transparence de s’émouvoir des risques d’atteinte à la vie privée engendrés par Google Street View. La réaction des autorités helvétiques aura été rapide puisque le service avait été inauguré il y a quelques jours seulement.

Pour alimenter en images panoramiques son service de cartographie, Google Maps, le moteur de recherche équipe voitures et tricycles de caméras afin de prendre en photo les avenues et ruelles des plus grandes villes de la planète. Mais ce programme suscite parfois la colère des passants ou des propriétaires des habitations dont les images se retrouvent sur Google Maps grâce à Street View.

Des procédés de floutage pas toujours efficaces

Selon un communiqué des services de Hanspeter Thür, le préposé fédéral à la protection des données, « les nombreuses informations reçues du public et les recherches qu’il a effectuées lui-même démontrent que Google Street View ne respecte pas les conditions fixées par [la Suisse] pour la protection de la vie privée ». De nombreux visages ou plaques d’immatriculation seraient insuffisamment voire absolument pas « floutés ».

A la suite des diverses plaintes émanant de ses utilisateurs, Google a développé un système de reconnaissance des visages et des plaques d’immatriculation chargé de les rendre non identifiables. Malheureusement, certains échappent au logiciel, comme le montre une rapide balade virtuelle dans Street View.

La Suisse indique d’ores et déjà que, si ce programme n’était pas assez efficace, elle prendrait « les mesures nécessaires pour assurer la protection des données », sans toutefois donner plus de détails. Hanspeter Thür devrait rencontrer les représentants de Google en Suisse cette semaine. Ce lundi 24 août, Google Street View était toujours accessible.

Sur leur site Internet, les services du préposé à la protection des données ont mis en place une foire aux questions (FAQ) pour permettre aux citoyens suisses d’appréhender Street View. Y est rappelée la procédure mise en place par Google pour rendre anonymes les photographies des passants et des plaques minéralogiques.

Le géant de l’Internet s’est dit prêt à supprimer les façades des habitations de ses images si les propriétaires concernés lui en font la demande. Des procédures qui ne sont pas toujours suivies, à en croire la Cnil. Au début du mois d’août, l’organisme rappelait avoir reçu des dizaines de plaintes contre le service de Google, comme celle d’une famille qui, faute d’avoir été écoutée par l’américain, s’est tournée vers la Commission. Une vue de l’arrière de leur domicile, où apparaissait leur fille mineure, était accessible depuis le service.

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La rédaction