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La SNCF licencie les agents qui éditaient des billets virtuels

Grâce à une faille du système de réservation, des salariés ont édité des billets non référencés et encaissé leur montant.

Depuis sa mise en service en 2003, le système informatique de la SNCF a décidément bien mauvaise presse. Après les
bugs à répétition, Mosaïque est cette fois au centre d’une affaire d’escroquerie en interne. La société l’a reconnu ce vendredi 8 septembre auprès de l’AFP.Selon la direction, trente agents auraient déjà été licenciés pour avoir exploité, à leur profit, une faille du système de réservation. Ils parvenaient à éditer des billets non référencés par la compatibilité. Ils éditaient des titres,
authentiques en apparence, mais invisibles pour le système informatique, puis les vendait normalement, en encaissant pour leur propre compte le montant lorsque le client réglait en liquide.L’enquête, menée dans le courant du premier semestre 2006, vise au total trois cents vendeurs. L’affaire n’est donc pas terminée. En fait, ces ‘ billets virtuels ‘ étaient créés en provoquant un
‘ bug ‘, pourtant connu depuis longtemps. ‘ Depuis que le système Mosaïque est en place, il y a ce qu’on appelle des impressions litigieuses, précise Didier Fontaine, du syndicat Sud
Rail. Il y a un dysfonctionnement au moment de l’impression. Le système sort un billet non comptabilisé. Mais il arrive aussi qu’un billet [valable, NDLR] ne puisse pas être
imprimé. ‘

La direction critiquée par les syndicats

En septembre 2005, l’établissement de la SNCF de Mantes-Seine et Vexin diffusait une note de service à ses vendeurs, elle détaillait la procédure à suivre pour éviter ce problème de ‘ billets non
distribués ‘. Ce qui, pour Sud Rail, prouve aussi que ces bugs ne sont pas toujours volontaires. Comme Force Ouvrière, le syndicat dénonce la procédure de la direction menant à des licenciements. ‘ On ne nie pas,
et c’est avéré, que certains agents indélicats ont profité de la faille, mais certains licenciés l’ont été sans preuve. ‘
Le syndicat souligne aussi les zones d’ombre du discours de la direction sur l’affaire : quelles preuves possède l’entreprise, l’évaluation du préjudice subi. En mai 2006, alors qu’elle apprenait que les services de la
délinquance financière enquêtait, la fédération cheminots de FO publiait un communiqué dans lequel elle estimait que ‘ si l’outil Mosaïque était plus fiable, nous ne serions pas dans des suspicions faciles des
dirigeants ‘.
Sud Rail déplore aussi un manque de concertation. ‘ Depuis le début de l’annéee 2006, les syndicats interpellent la direction pour une réunion sur ce sujet, remarque Didier Fontaine. Cela
concerne quand même 1 500 à 2 000 agents dans toute la France. Mais nous n’avons rien obtenu. ‘
Une réunion est quand même prévue pour le 22 septembre prochain.

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Arnaud Devillard