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La sécurité intérieure, entre l’ordinateur et le fusil

Milipol, le salon de la sécurité intérieure, va du stand de rangers à celui du kit rayons X portatif. Mais les armes à feu tiennent au moins autant de place que les nouvelles technologies.

Dans le bus qui fait la navette entre la gare du RER et le parc des expositions du Bourget, un professionnel explique en anglais à son interlocuteur allemand la différence entre ‘ the police
nationale ‘
et la ‘ french gendarmerie ‘. Pour le treizième Milipol, ‘ salon mondial de la sécurité intérieure des Etats ‘, qui
clôt demain, il est toujours bon de réviser ses fondamentaux.Côté exposition, c’est un peu la même chose : ne pas s’attendre à déambuler au milieu des accessoires du dernier James Bond. Le bon vieux système de vidéo-surveillance y est décliné à l’envi et le portique de sécurité se montre
sous ses plus belles parures, dont la plus originale vous bombarde d’air comprimé pour déceler traces de drogue ou d’explosif.Le détecteur par rayons X a beau se présenter en version portable, il faut bien être deux pour porter l’engin. Le Toughbook de Panasonic mérite déjà mieux son appellation de PC portable. Cette machine de deux kilos, au disque dur
protégé par un boîtier en alliage de magnésium et garnie d’un tampon à faire pâlir les pneus d’un 4X4, est étanche à l’eau et à la poussière, capable d’encaisser les chocs et les vibrations. Idéal pour les militaires sur le terrain, les chefs de
chantier ou les enfants en bas âge.Plus loin, l’I-Room, la nouveauté de Verint Systems, va rendre obsolètes ces scènes de films où l’on observe un interrogatoire depuis l’autre côté d’une glace sans tain. Plus besoin d’avoir deux pièces contigües, la séance, enregistrée,
est suivie sur un écran, via une batterie de caméras, permettant au passage plusieurs vues et angles (gros plans des doigts pris de tics nerveux, zoom sur la goutte de sueur sur la tempe). Avec la possibilité de participer en direct ou de dialoguer
discrètement avec l’interrogateur sans avoir à faire irruption dans la pièce, une cigarette ou un gobelet de café à la main pour se donner une contenance.Chez GeoConcept, c’est le système d’information géographique appliqué à la délinquance qui est à l’honneur. Ou comment cartographier la ville en fonction des crimes et délits, par type, par quartier, par gravité. Une capture d’écran
nous montre que ça marche aussi pour les manifestations dans les quartiers étudiants.Et puis il y a Richard. Richard Messina, responsable sécurité qui se dit ‘ un homme heureux ‘ depuis qu’il travaille avec le logiciel de Nedap Aeos. Héros du film promotionnel diffusé sur
le stand de la société, Richard descend de son yacht pour aller s’extasier devant les leds clignotantes rouges, jaunes, vertes d’un appareil dont on ne verra pas grand chose. ‘ C’est beau, hein ? ‘ il
nous demande. On voudrait bien répondre, mais difficile de se concentrer sur fond de rafale de fusil-mitrailleur calibre 5.56.Car, c’est tout de même la base de la sécurité, c’est aux armes à feu que le salon fait la part belle. Un passage s’impose donc au stand de tir au pistolet trafiqué sur film numérisé. L’arme envoie un signal laser qui mémorise limpact,
vous permettant de constater que vous avez touché votre collègue et pas le dangereux maniaque sur le point de défenestrer sa femme. Et qui, étant donné votre temps de réaction de 91 secondes, vous tire finalement dessus.

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Arnaud Devillard