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La reconnaissance vocale veut supplanter le WAP

Lernout & Hauspie, IBM et Philips ciblent l’accès vocal par téléphone à des serveurs Web. Il s’agit de tirer parti du succès d’Internet et de ses perspectives pour les portables. Cela s’inscrit dans une stratégie de diversification des applications vocales.

Parler à son portable pour consulter son courrier électronique ou naviguer à la voix sur le Web à partir d’un organiseur. C’est la prochaine étape visée par les spécialistes de la reconnaissance vocale. Et c’est ce que permettent déjà des navigateurs vocaux comme Voyager, de Nuance Communications, ou PhoneBrowser, de Bell Labs, entité de Lucent.
Utilisables à partir d’un téléphone fixe ou mobile, de tels systèmes analysent les commandes orales de l’utilisateur, recherchent les pages Web demandées, les adaptent à une présentation verbale et en effectuent une synthèse vocale. Exploitant le langage VoiceXML, extension de XML pour les applications vocales, Voyager est en version bêta depuis janvier – en particulier chez British Telecom.
Des premiers modèles, dès la fin de l’année
Les premiers systèmes opérationnels sortiront en décembre 2000. “Nous sommes prêts à associer la parole à l’affichage sur un écran de portable, précise Christian Dugast, directeur des opérations européennes de Nuance Communications. Cela viendra avec UMTS.”

Le projet de Lernout & Hauspie, nom de code NAK, s’inscrit aussi dans le mouvement d’accès vocal au Web. Il s’agit de réaliser un matériel portable léger, exploitant le moteur de dictée en continu de l’éditeur belge et sa synthèse vocale RealSpeak, pour recevoir et envoyer du courrier électronique, naviguer ou acheter sur Internet. Un prototype a été montré au Cebit en février, pour une version définitive à la fin de l’année. Avec ce projet, Lernout & Hauspie prolonge fort opportunément vers l’Internet sans fil le champ d’application de ses technologies pour les PC, la téléphonie, l’automobile, les ordinateurs de poche et les assistants numériques.
Surfant, là aussi, sur la vague Internet, IBM travaille sur des portails vocaux accessibles à partir de téléphones portables ou d’organiseurs, via le langage VoiceXML. Krishna Nathan, directeur des systèmes vocaux d’IBM, s’explique : “Nous ?”uvrons à changer l’infrastructure d’Internet pour que le grand public puisse y accéder en langage naturel.”Il mentionne l’existence d’expérimentations aux Etats-Unis et d’essais prévus en Europe avant la fin de l’année. Les produits que prépare Big Blue seront basés sur son système de dictée ViaVoice.
De son côté, Philips travaille aussi sur le sujet. Car la société a de nombreux projets d’exploitation de sa technologie de contrôle vocal dans des applications enfouies – surtout pour l’automobile et l’électronique grand public. Les GSM Génie et Xenium du constructeur proposent déjà des fonctions de commande vocale, telles que les appels de numéros ou l’affichage de calendrier. Les solutions embarquées constituent en fait l’un des trois axes de développement de l’unité Speech Processing de Philips, avec les systèmes téléphoniques et la dictée vocale sur PC.

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Boris Perzinsky