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La réalité virtuelle, futur outil de formation chez EDF

Après avoir testé l’intérêt de la réalité virtuelle pour la formation de ses agents, EDF mène un projet sur la conduite des grues dans ses centrales.

Lancé en 2000, le projet Pont Polaire pour la formation à la conduite et à la maintenance des grandes grues à l’intérieur des centrales nucléaires est actuellement en voie de concrétisation. Il s’agit, pour EDF, de sa première grande opération de formation professionnelle à base de réalité virtuelle. Quatre populations vont être successivement formées selon leurs disponibilités : quelques formateurs, les pontiers (moins d’une centaine), les chefs de man?”uvre (plus d’une centaine), et les opérateurs qui assurent la maintenance du pont.La réalisation du prototype de la formation à la maintenance a été testée à la centrale nucléaire de Gravelines en grandeur réelle en mars dernier avec les experts de chaque profession. Le prototype pour la conduite était en cours d’achèvement à la fin de l’année 2001. L’ensemble des modules devrait être opérationnel entre 2002 et 2003. Le déploiement dans cinq à dix centrales pourra alors se dérouler entre 2003 et 2004.

Un moyen pour mieux former, et plus vite

La démarche de l’entreprise a été longue. Les avantages procurés par la réalité virtuelle ont été évalués dès 1993 par le géant de l’énergie, dans le cadre de la préparation des interventions de maintenance à risque dans les centrales nucléaires. Mais il n’a pu réellement démontrer l’intérêt de cette technologie qu’entre 1997 et 1998, à travers un test en grandeur réelle. Il l’avait, en effet, expérimentée pour partie dans une formation destinée aux stagiaires de la robinetterie des grosses vannes dans les centrales nucléaires, comme méthode de résolution de pannes. Car chaque robinet est un mécanisme d’une centaine de kilogrammes, difficile à démonter. Le simulateur, outil interactif sur grand écran, était piloté par un formateur qui enseignait à une douzaine de stagiaires rassemblés au centre de formation de Gurcy, en Seine-et-Marne. Il est apparu que la réalité virtuelle permettait aux stagiaires de comprendre de façon plus évidente et plus rapide ce type de cas pratique. Le gain de temps était de l’ordre de 30 %. Mais, en 1998, cette application reposait sur une station graphique Onyx, de SGI, qui coûtait 0,15 million d’euros. Et le coût a empêché, dans un premier temps, son déploiement sur d’autres sites. D’autres essais ont ensuite eu lieu pour les travaux sur les lignes électriques.

Des visites virtuelles destinées au grand public

Profitant que les évolutions technologiques permettaient le portage de telles applications sur des plates-formes PC moins coûteuses, la direction générale d’EDF a engagé son projet Pont Polaire. Mais elle a aussi souhaité mettre l’accent sur l’information destinée au grand public. Ont ainsi été mis en place un système de visite virtuelle d’une centrale nucléaire ?” déployé aujourd’hui sur quinze sites ?” et une présentation des services électriques pour la maison du futur. Du côté de la formation professionnelle, “il a été décidé de ne déployer la réalité virtuelle que sur les projets permettant de réaliser la plus grande plus-value”, indique Guillaume Thibault, animateur de l’équipe réalité virtuelle au sein du groupe de conception assistée par ordinateur de la division recherche et développement d’EDF.

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Christine Peressini