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La prolifération programmée des radars automatiques

La mise en place des cent premiers radars automatiques, ce projet coup de poing de dix millions d’euros, n’est qu’une première étape. Mille autres équipements automatisés devront être déployés.

Le 14 juillet 2002, Jacques Chirac définissait les trois chantiers de son quinquennat, parmi lesquels figurait en bonne place la lutte contre l’insécurité routière. Décembre 2002, le projet de contrôle-sanction
automatique était lancé, d’où le début d’un marathon législatif et technique pour le préfet de l’Ardèche, Raphaël Bartolt. Ce haut fonctionnaire, aussi directeur du projet contrôle automatisé sur les routes, devait assurer le
déploiement de cent radars automatiques en un an seulement, avec un objectif de mille d’ici à 2005. Un projet que le préfet veut présenter comme un modèle de la modernisation de l’État, en automatisant l’ensemble de la chaîne de
traitement des P-V (procès-verbaux). Un pari non dénué d’ambition, lorsqu’on songe que quatre ministères sont concernés. Un premier appel d’offres européen, concernant les équipements de terrain, est lancé en mars 2003.
Sagem remporte ce marché de cent appareils : des PC sous Windows NT, connectés aux cinémomètres. Soixante-dix machines sont commandées en version fixe, trente en version mobile pour les gendarmes. Un second appel d’offres est lancé en
juin 2003. Il porte sur l’informatique du centre national de traitement des P-V.

La sécurité, un impératif omniprésent

La proposition d’Atos Origin est retenue, Cegetel assurant la gestion du réseau, et France Télécom posant les lignes spécialisées pour raccorder les radars au système central. L’ensemble des traitements doit être réalisé
en un unique centre informatique, condition essentielle pour la réussite du projet, selon Raphaël Bartolt : ‘ Si je traite localement l’afflux de P-V, j’étouffe le projet. Il faut prendre en central un
maximum de tâches telles que l’éditique. ‘
Une remarque de bon sens, mais qui a nécessité le vote d’un amendement…Une infraction détectée par le radar génère un message d’infraction (MIF) comprenant les photos chiffrées de la plaque minéralogique du véhicule et du conducteur (en JPeg), ainsi que les données ASCII de l’infraction. Le
message assemblé et chiffré au format S/Mime représente un volume de 450 à 500 Ko. Il est stocké en local, puis transmis par FTP, après avoir été chiffré par SSL3 sur liaison ADSL ?” ou sur RNIS, là où l’ADSL n’est pas
disponible. La solution de sécurisation Confidence, de Sagem, est ici mise en ?”uvre pour garantir la sécurité des flux de données. Chaque équipement dispose de son propre certificat X509. Son paramétrage est réalisé à distance à partir du centre
automatisé de constatation des infractions, basé à Lille. À l’arrivée du MIF, le système déchiffre le message et les photos, assure la lecture des plaques, puis interroge les fichiers des immatriculations, des véhicules volés, de même que
ceux des loueurs de voitures. L’édition des contraventions est ensuite assurée par Aspheria, une filiale de La Poste.Conservés dix ans, les MIF sont stockés dans une base de données MySQL dont l’intégrité est assurée par la solution de mirroring VXFS, de Sun. En outre, MySQL est aussi mis en ?”uvre en mode cluster sur le site web
(amendes.gouv.fr) pour le paiement sécurisé en ligne des amendes. On obtient dès lors une chaîne presque totalement automatisée.

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Alain Clapaud