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La presse en pince pour les sites de rencontres

Après une longue période d’observation, les éditeurs de presse ont engagé un flirt poussé avec les sites de rencontres en vue d’étoffer leurs revenus respectifs.

‘ Site de rencontres recherche partenaire désespérément. ‘ Voilà typiquement le genre d’annonce que vous ne risquez pas de trouver ces jours-ci du côté de la presse en ligne. Car, après une
période d’observation voire de défiance entre les éditeurs de journaux et les sites de rencontres, l’heure est maintenant à la relation durable comme l’atteste l’arrivée du Monde, puis, en janvier, de
Libération sur ce marché.Aux Etats-Unis, notamment grâce à des sites comme Salon.com, ce rapprochement était déjà une réalité. Mais en France, l’héritage trouble de la télématique et du Minitel rose a longtemps dissuadé certains titres, qui ne voulaient pas
s’associer
au marché de la rencontre, de faire le premier pas. Tout cela relève désormais de l’histoire ancienne.Aujourd’hui, Le Monde, Libération, 20 Minutes ou d’autres titres de presse magazines tels que Femme Actuelle, Version Femina, ou TV Magazine figurent parmi les
partenaires de Parship.fr. A chaque fois sous la forme de cobranding, avec des sites de type parship.lemonde.fr. Arrivé sur le marché français en avril 2005, ce service de rencontres s’est aussi attaqué à la presse régionale. Du
Berry républicain au Journal du Centre, en passant par L’Eveil de la Haute-Loire et La Montagne, tous les principaux titres du groupe de presse régionale Centre
France se sont associés à lui.‘ Parship existe depuis cinq ans outre-Rhin, explique Guillaume Sampic, le directeur France de ce service de rencontres sur Internet. Nous sommes issus d’un groupe de presse allemand. Une
structure familiale qui détient aujourd’hui des publications comme
Die Zeit, Nature ou les éditions Macmillan. Nous n’étions donc pas en terre inconnue. Mais surtout, je pense que notre positionnement était en phase avec les
attentes de leur lectorat. ‘
Le créneau de Parship.fr, c’est celui du ‘ matching psychologique ‘, un concept éprouvé aux Etats-Unis par des sites comme eHarmony, ou bien encore Chemistry.com (qui appartient au même
groupe que Match.com), précise Guillaume Sampic. ‘ Nous visons le segment de la relation à deux épanouie. Notre public va de 30 à 55, voire 60 ans. ‘

Une affaire d’affinités psychologiques

Dans un premier temps, tout est donc fait pour vérifier la motivation des nouveaux venus. Un test de personnalité en 80 questions et des tarifs d’adhésion (6 mois pour 149 euros) synonymes d’engagement à moyen ou long
terme. Résultat, un taux de satisfaction (mesuré au moment de la désinscription au service) de 34 % sur le marché allemand, affirme-t-on chez Parship. Le site de rencontres revendique aujourd’hui 1,6 million de membres en Europe, et
200 000 adhérents payants.Quant à Meetic, qui figure aux avant-postes du marché européen aux cotés de Match.com, il entend bien ne pas faire l’impasse sur le ‘ matching psychologique ‘. Ulteem, la nouvelle marque
imaginée par le créateur de Meetic, Marc Simoncini, s’affiche clairement sur ce registre de l’affinité. ‘ Nous avons donc logiquement passé un partenariat avec le magazine Psychologie, pour nous assurer
une visibilité sur leur site Internet ‘,
explique-t-il. En France, Meetic est également présent sur TopSanté.fr, TéléPoche.fr, TéléStar.fr ou FHM.fr.‘ Cela étant, nous capitalisons aujourd’hui sur une marque forte, Meetic, et les partenariats de cobranding ne représentent qu’un peu moins de 20% de notre chiffre d’affaires ‘, poursuit
Marc Simoncini. Avec 17 millions de membres au niveau européen, lemprise de Meetic paraît forte. Mais le nombre des abonnés à ses services payants, 250 000, demeure comparable aux résultats affichés par certains de ses
concurrents.

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Philippe Crouzillacq