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La presse en ligne cherche son modèle payant

Fini le tout gratuit. Avec la crise publicitaire, les médias en ligne réduisent leur budgets, licencient et cherchent de nouvelles sources de revenu. Au programme : contenus et services payants, ou encore syndication des
articles.

Au premier semestre 2001, les dépenses publicitaires américaines s’inscrivaient en baisse de 7,8 % par rapport à la même période de l’année précédente, soit 3,7 milliards de dollars investis par les annonceurs. Adieu croissance à deux
chiffres, bonjour récession.En Europe, le constat est le même : les annonceurs, déjà prudents sur la Toile, achètent de moins en moins d’espaces publicitaires et les médias en ligne voient leur chiffre d’affaires publicitaire quasiment divisé par deux.Face au retournement du marché, les journaux en ligne cherchent de nouveaux modèles pour faire rentrer de l’argent. Le plus en vogue : faire payer son contenu aux internautes. Le Wall Street Journal est l’exemple
auquel tous se réfèrent. Il revendique 609 000 abonnés en septembre 2001, soit une progression de 20 % en un an.Le chiffre d’affaires des éditions électroniques au troisième trimestre 2001 du groupe Dow Jones, auquel l’édition électronique du WSJ contribue, s’élève à 78 millions de dollars pour près de 13 millions de bénéfices.

Un marché qui pourrait tripler en 5 ans

Il serait tentant de suivre les traces du quotidien financier. Mais il est difficile de reproduire le succès de ce dernier. D’une part le WSJ a toujours été payant, d’autre part il délivre une information stratégique capitale à des
lecteurs de catégories socio-professionnelles très élevées. Le revenu annuel moyen des abonnés s’élève à près de 900 000 francs, soit 140 000 euros. Une cible que peu de supports en ligne peuvent revendiquer.En France,
le marché de la vente d’informations électroniques professionnelles est encore sous-développé. Selon le GFII, le marché de l’actualité et de l’information scientifique, technique et
juridique devrait tripler en 5 ans, soit 755 millions d’euros en 2005 contre 235 millions en 2000.

A chacun son modèle

La dépression du marché publicitaire ajoutée à ces perspectives alléchantes ont suffi à faire basculer bon nombre de supports jusqu’à présent gratuits.Ainsi, Internet Actu, quotidien sur les nouvelles technologies, n’est plus accessible qu’aux abonnés payants
depuis septembre 2001. Son argument : la valeur ajoutée d’une information dédiée aux professionnels a un prix. Le groupe Ouest France
propose à ce même public une revue de presse, tous les jours, triée par mots-clés.La presse générale aimerait, elle aussi, suivre la même voie. Mais les internautes seront-ils prêts à payer pour s’abonner au
portail familial de Bayard Web ou pour lire en ligne
un article de ” Libération ” ?D’autres groupes de presse ont opté pour une dominante de vente de services. Il en
est ainsi du Figaro.fr. Le quotidien de la rue du Louvre entend proposer aux Internautes un abonnement à des informations de références comprenant ses archives, mais aussi le Who’s who et
une base de donnée des bilans de sociétés françaises et internationales.Emap,
Boursorama,
Cap-sud-Ouest ou encore
la radio RTL, jouent également la carte des services : galeries marchandes, informations pratiques personnalisées, jeux, suivi scolaire…Dernier modèle : la syndication, ou encore la vente de contenus packagés à d’autres sociétés.
L’Equipe.fr réfléchit à ce type de stratégie et pense même créer une agence de presse sportive tandis que
NRJ se nourrit des contenus de sa filiale rigoler.com.

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Mélusine Harlé et Valérie Siddahchetty