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La Poste s’engouffre dans la net-économie

A l’occasion de la présentation de ses résultats de 1999, La Poste a annoncé son projet de portail grand public. Quant au courrier traditionnel, il ne souffre pas pour l’instant de l’essor de l’e-mail.

Première parution : le 06/04/2000 Actuellement en phase de ” test interne “, cet ambitieux projet devrait être en ligne dès la semaine prochaine pour un ” test en grandeur réelle “ auprès d’un public
plus large. Proposant un vaste panel de services élaborés avec un grand nombre de partenaires, il lui faudra encore plusieurs mois avant d’être pleinement opérationnel. Selon le président de l’entreprise publique, Claude Bourmand,
” aucune promotion n’aura lieu avant cet été : nous ne voulons pas décevoir nos usagers “. Son nom ne sera dévoilé que lors de son lancement. Légendaire prudence !La Poste était jusqu’à présent dispersée sur plusieurs sites Web :
La Poste.fr, qui recense la totalité de ses produits et services ;
Flash Finances, consacré à son activité bancaire ;
l’annuaire de La Poste, qui reprend en accès libre le Registre national du commerce et des sociétés ; le site spécifique de la filiale
Chronopost ; le site de
l’Ecole nationale supérieure de La Poste ; sans oublier quelques initiatives locales telle que celle élaborée par les
postiers de Loire-Atlantique.Plutôt cybers, les postiers seraient connectés à hauteur de 10 % (contre 7,2 % pour la moyenne des Français) : pour les encourager, leur employeur compte leur proposer des ordinateurs à prix réduit et un abonnement à Internet gratuit
pendant trois mois. Tentative détournée pour résoudre les troubles sociaux persistants ?

le courrier électronique ne porte pas ombrage au papier

La Poste annonce pour 1999 un résultat net de 1,86 milliard de francs (283,56 millions d’euros), en hausse de 7,6 %.L’importance grandissante du courrier électronique ne semble pas porter ombrage au papier. Le trafic du courrier traditionnel enregistre une augmentation de 4,17 % (61 milliards de francs de chiffre d’affaires). Outre le surcroît de
trafic dû aux nouveaux opérateurs télécoms générateurs d’un imposant courrier de relance et de facturation, une forte progression du télépostage a également été notée et les potentialités du marketing direct seraient encore en retrait par rapport
aux Etats-Unis.Avec 31,6 % de progression (12,9 milliards de francs de CA contre 9,8 l’année précédente), la branche colis et logistique bénéficie déjà du e-commerce. Pour l’avenir proche, on parle d’un service de suivi de colis en ligne semblable à
ce que pratique l’américain
Fedex depuis quelques années…Par l’intermédiaire de Geodis, La Poste compte encore renforcer sa présence sur ce secteur en se concentrant essentiellement sur la partie marketing (base de données, fiches clients…). De larges pans de la filière devraient être
développés avec l’appui de partenariats. D’après les analystes du groupe, le chiffre d’affaires de ce seul secteur devrait égaler celui du courrier à lhorizon 2003.

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Manuel Broyer