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La Poste mêle la tête et les jambes dans sa campagne de recrutement

Le groupe embauche… des profils high-tech bien sûr, pour accompagner son virage internet, mais aussi des facteurs, départs en retraite obligent.

Qui recherche 8 000 collaborateurs, dont 1 500 cadres, parmi lesquels 900 jeunes diplômés, et ce pour la seule année 2002 ? Tapez www.laposte.com pour avoir la réponse. À moins que, depuis le 21 mai dernier, vous n’en soyez déjà avertis via la campagne de communication institutionnelle(*) qui a été alors lancée. À travers cette première opération, déclare Georges Lefebvre, directeur général de La Poste, “nous souhaitons nous positionner comme une grande entreprise, qui est présente au travers de 250 métiers ?” tous niveaux de qualification confondus ?”, et qui embauche “. En masse ! “Le premier recruteur en France, après l’État”, plastronne le dossier de presse. La part réservée aux facteurs ?” qui représentent aujourd’hui 100 000 salariés sur un total de 320 000 ?” mais aussi aux guichetiers, reste majoritaire, insistent les dirigeants. Ce besoin massif de postiers se justifie notamment par les 140 000 départs prévus d’ici à 2012. Un horizon néanmoins trop lointain pour que Georges Lefebvre se risque à pronostiquer le nombre exact de postes qui seront effectivement remplacés : “Il faudrait lire dans le marc de café pour savoir ce qu’une entreprise peut devenir dans dix ans”, ironise le directeur général, en charge des ressources humaines et des relations sociales du groupe.Pour l’heure, possibilité est déjà offerte aux postiers d’intégrer les activités liées aux nouvelles technologies. Des reconversions qui ne peuvent suffire à pallier les besoins de profils high-tech. Ainsi, le groupe qui détient l’un des plus importants parcs informatiques français ?” 100 000 ordinateurs ?” prévoit le recrutement, d’ici à trois ans, de 500 informaticiens généralistes, de 150 responsables d’infrastructures, 150 architectes et 90 développeurs. En outre, les différentes filiales liées au web ?” de Sofipost à Certinomis, en passant par Maileva ?” annoncent des besoins dans les domaines du marketing, du commerce, etc.Cette mue vers l’e-business ne peut s’opérer indépendamment de la culture d’entreprise. C’est pourquoi Nicolas Lefebvre (sans lien de parenté avec le directeur général), directeur des nouveaux services et président de Sofipost, insiste sur la nécessaire mixité des équipes mises en place : “Nous essayons de promouvoir les combinaisons entre mondes internet et postal.”Également par souci de garder une cohésion sociale, La Poste, qui regroupe 225 000 fonctionnaires et 105 000 salariés de droit privé, se refuse à verser des salaires mirobolants aux bac +3, voire +5. “Les rémunérations se situent dans la moyenne du marché”, rassure néanmoins Georges Lefebvre. Pour les attirer et les fidéliser, l’entreprise préfère miser sur les promotions internes, dont les opportunités peuvent être multiples, eu égard à la taille de l’entreprise ?” présente dans 20 pays au travers de 200 filiales. Pour mieux attester de cette dimension internationale, le groupe stipule que 800 cadres sont identifiés, chaque année, pour effectuer des missions à l’étranger.En outre, Georges Lefebvre spécifie qu’un programme de gestion de carrière pour chaque collaborateur a été défini lors du chantier de réflexion qu’il a lancé avec les partenaires sociaux, le 1er mars dernier. Ces négociations, qui visaient à anticiper le renouvellement des compétences d’ici à 2012, ont également abouti à la mise en place de deux autres dispositifs. L’un garantit la gestion entre la vie privée et la vie professionnelle, via un accord de réduction du temps de travail, et l’autre prévoit une “politique sociale importante”, dixit le DG, incluant une aide à la recherche de logement ou bien encore un réseau de gardiennes d’enfants : “Ce qui représente un salaire différé de 1 000 euros, par an et par agent”, précise Georges Lefebvre. “Ces avantages sociaux peuvent s’accompagner d’une augmentation de salaires de 10 % sur l’année, en fonction de la performance du collaborateur “, ajoute encore le recruteur.Pour Nicolas Lefebvre, ” la pérennité de l’entreprise et la nature du challenge valent bien de légers compromis sur les salaires “. Alors, vous postulez ?(*) D’un investissement de 600 000 euros, l’opération doit être renouvelée d’ici fin 2002-début 2003.

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Valérie Quélier