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La politique de la ville en cartes

La ville de Saint-Brieuc utilise depuis 1996 un système d’information géographique (SIG). Son maire espère en faire un outil de gestion destiné à ses administrés et l’administration.

Une carte, ça parle, à condition qu’elle soit synthétique. Professeur d’histoire-géographie pendant vingt ans, Claude Saunier, maire de Saint-Brieuc, perçoit le SIG (système d’information géographique) de sa commune comme un outil politique, destiné à ses concitoyens et aux services municipaux : “La population ne visualise la ville que de manière déformée, ou limitée à un quartier. Les enjeux urbains ne sont pas identifiés.”C’est donc là un moyen donné à la population de se réapproprier l’espace. “Le SIG nous donne un instrument de pilotage des affaires municipales, nous aide dans le management interne des administrations pour qu’elles travaillent ensemble. C’est, enfin, un instrument pédagogique”, renchérit le sénateur-maire. Son constat est simple. La gestion des collectivités devient complexe : “Nous devons gérer les données physiques, le bâti, la localisation des réseaux, le POS, les espaces verts, etc.”, inventorie Claude Saunier. En sus, Saint-Brieuc gère son service des eaux et le ramassage des ordures de ses 48 000 habitants. Et tout cela sur une surface de 2 200 hectares, découpés en 17 000 parcelles.Compilées, les données de la ville apparaissent sous un jour nouveau. Elles sont régulièrement mises à jour avec le concours de la Direction générale des impôts (DGI), qui gère le cadastre, et de la chambre de commerce et de l’industrie (CCI) pour l’information socio-économique. Résultat : “La cartographie permet de conceptualiser les problèmes. Nous pouvons, par exemple, prévoir la gestion des équipements scolaires et sportifs en croisant les données démographiques avec le plan de la ville.”Reste la diffusion. “; La transparence doit être totale. Hors réserves techniques et juridiques, toute information qui peut être diffusée doit l’être”, assume Claude Saunier. C’est donc une nouvelle approche de la démocratie locale. A ce titre, reconna”t-il, “le SIG pourrait être un instrument de politique. Mais la vie politique ne peut se résumer aux batailles électorales”. En d’autres termes, il faut obliger toute structure à mettre ses données à la disposition du public et de tous les conseillers municipaux. Et le maire de dévoiler son grand projet : “Mon rêve est de voir la ville entièrement numérisée.”

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Renaud Edouard