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La place de marché: un lieu d’échanges qui normalise et resserre les relations d’affaires

Explication par l’exemple : la place de marché Seliance du Crédit Lyonnais promet aux PME des gains sur les coûts et délais de leurs achats hors production.

Fidéliser ses clients PME en les aidant à améliorer leur rentabilité. Tel est l’objectif du Crédit Lyonnais, initiateur de la place de marché Seliance. “Nous ne réalisons pas une opération de type capital-investissement, prévient Dominique de Milleville, adjoint à la direction de la stratégie e-business du Crédit Lyonnais. Mais repositionnons notre relation avec les PME.” Jusqu’à présent, les banques n’intervenaient dans le cycle d’achat des PME qu’au niveau du financement. “Avec la place de marché Seliance, nous sommes présents en amont de cette décision, poursuit Dominique de Milleville. Nous leur proposons des produits hors production et des services accessibles plus rapidement et à moindre coût. Nous contribuons ainsi à l’amélioration de la rentabilité et de la productivité des PME.” En devenant opérateurs de place de marché, les banques nouent des relations plus étroites avec leurs clients. “D’autres sociétés en relation avec les PME interviennent, convient Dominique de Milleville. Seulement, les banques, de par leur relation privilégiée avec les PME, ont toute légitimité pour s’inscrire dans ce mouvement.”

Optimiser les achats hors production

Les responsables du Crédit Lyonnais tablent sur une rentabilité d’ici à cinq ans. La valeur de leur place de marché devrait être supérieure à l’investissement de ses quatre actionnaires ?” Crédit Lyonnais, France Télécom, Chrysalead et Euriware. Mais elle aura tout de même nécessité un investissement global de 24 millions d’euros lorsqu’elle arrivera à maturité. Contrairement à d’autres places de marché, Seliance ne taxe pas les transactions. Mais elle exige de ses clients une cotisation annuelle de 750 euros et partage la marge avec les fournisseurs.Opérationnelle depuis mars dernier, Seliance se fait fort d’optimiser les achats de produits et services hors production des PME. Mais offrir un tel service n’entre pas dans le champ de compétences habituel d’une banque. “En amont, nous aidons les entreprises à choisir des produits en leur présentant des guides d’achat de fournisseurs”, confirme Eric Richard, directeur des systèmes d’information de Seliance. Et ce nouveau savoir-faire ne s’acquiert pas instantanément. “Les prix sont très intéressants, et le gain de temps énorme. Malheureusement, la palette de produits n’est pas toujours bien ciblée”, témoigne Bénédicte Hugon, responsable de l’export chez JCR, société spécialisée dans le prêt-à-porter féminin et cliente de Seliance pour ses achats de consommables informatiques et de fournitures de bureau.

Une solution pour assurer une navigation fluide

L’expertise informatique est le second gros défi du Crédit Lyonnais. La réussite de la place de marché, qui cible les PME, passe impérativement par la simplicité d’utilisation. L’acheteur n’a qu’une seule contrainte technique : son raccordement à internet. Une fois connecté, il entre par le portail du site, accède au catalogue, établit ses commandes, traite ses factures, etc. Toutes ces opérations doivent s’effectuer de manière complètement fluide. Ce dernier point a été particulièrement travaillé : les différents chemins qui mènent à une information ont dû être repris cinq ou six fois depuis l’ouverture de la place de marché. “La fluidité suppose un partage de session tout au long de la navigation de l’utilisateur, précise Eric Richard. Notre défi était de faire communiquer les différentes sessions de chaque produit de façon qu’elles apparaissent comme uniques à l’utilisateur. Le problème a été résolu par un mécanisme de partage du contexte de session utilisateur.” Pour bâtir leur place de marché, les responsables de Seliance se sont appuyés sur des logiciels reconnus du marché : Ariba Marketplace Standard Edition pour le c?”ur du dispositif, Openmarket pour la gestion du contenu, Business Objects pour la partie décisionnelle, etc. L’infrastructure repose sur la base de données Oracle 8i et le serveur d’applications Weblogic de BEA en version Solaris. “Par souci d’évolutivité, de sécurité et de pérennité, précise Eric Richard, nous avons choisi différents composants du marché, et nous les avons intégrés.” En dépit de l’origine disparate de tous ces logiciels, l’une des caractéristiques de Seliance est d’assurer une continuité de navigation en proposant un assemblage transparent des différents composants de la place de marché. Les responsables de Seliance se sont appuyés sur le composant IP Works de Component Source. Cet EJB (Enterprise Javabean), qui s’exécute au-dessus du serveur d’applications Weblogic, est interfacé avec chacune des applications de la place de marché. Il mémorise les paramètres de chaque session utilisateur. Ainsi, le système reconnaît l’utilisateur à chaque étape de son parcours.

Un envoi automatique des commandes

Il a fallu aussi résoudre le problème de la durée de la session utilisateur. A savoir maintenir la session de chaque application ouverte tant que l’utilisateur navigue sur le site et la refermer aussitôt qu’il le quitte afin de libérer les ressources de la machine. Un mécanisme intégré dans le dispositif de Seliance réactive à intervalles de temps réguliers les applications utilisées par l’acheteur. Sinon, au bout d’un délai paramétré, elles se referment toutes seules. Pour le compléter, un mécanisme de pooling informe régulièrement les applications que l’utilisateur est toujours présent sur le site.Les commandes établies par les acheteurs sont envoyées automatiquement au fournisseur via l’outil d’intégration d’applications B to B Server de Webmethods. Au préalable, les responsables de Seliance ont paramétré dans ce connecteur le protocole choisi par le fournisseur pour se raccorder : XML (eXtended Markup Langage), EDI, FTP, messagerie électronique ou eDoc de SAP, etc. Le vendeur de matériel informatique WStore, par exemple, est connecté depuis le lancement de la place de marché. “Nos échanges avec Seliance reposent sur des flux de fichiers au format XML, explique Damian Basselier, directeur informatique de WStore. Les fichiers sont transférés soit par FTP, soit par des requêtes HTTP. Après la réception d’une commande, nous informons régulièrement Seliance de l’état de son traitement.” En fait, WStore exerce des activités de distributeur-revendeur. Lorsque la commande existe en stock, sa livraison est assurée en quarante-huit heures au maximum. Sinon, elle est acheminée via XML, EDI ou par fichier plat à l’un de ses fournisseurs, qui la livre au client de Seliance au nom de WStore.Pour assurer une évolution aussi régulière de leur place de marché, les responsables de Seliance disposent en interne de deux équipes techniques : l’une dévolue au développement, et l’autre au contrôle de la qualité des développements. En interne, un service s’occupe de toute l’administration du client : sa gestion dans la base, la vérification du bon fonctionnement des flux (commandes, factures). Un service spécifique est dédié à la sélection des fournisseurs de la place de marché et à leur raccordement à la plate-forme : gestion du catalogue et automatisation des flux. Les responsables de Seliance n’entendent pas en rester là. Ils prévoient de faire évoluer leur offre en raccordant leur place de marché au réseau d’Ariba ?” ACSN, pour Ariba Commerce Service Network ?”, qui relie les places de marché de la planète basées sur la solution de l’éditeur. Cette plate-forme, gratuite, permet d’accéder à une communauté de plus de quarante mille fournisseurs. “Notre raccordement à ce réseau est en cours, précise Eric Richard.

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Ismaïla Sarr