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La panne de Skype révèle les points faibles des réseaux P2P

Les applications commerciales reposant sur le ‘ peer-to-peer ‘ ne sont pas infaillibles. Pour Skype, c’est l’authentification qui a posé de sérieux problèmes.

Skype aux abonnés absents entre le 16 et le 18 août. Quarante huit heures pendant lesquelles une bonne partie des utilisateurs du service de téléphonie dans le monde ont rencontré des problèmes de connexion. Plusieurs jours
après l’incident, Skype laisse planer le doute sur
l’origine du problème.Le coupable idéal ? Le ‘ Patch Tuesday ‘ de Microsoft. Selon Skype, trop d’internautes auraient relancé leur PC en même temps après la mise à jour mensuelle Windows. Une réponse qui laisse plus
d’un spécialiste dubitatif. En effet, pourquoi le réseau n’a-t-il pas rencontré les mêmes bugs lors des mises à jour des mois précédents ? Cette affaire confirme une fois de plus la volonté manifeste de Skype de rester très flou
quant au
fonctionnement détaillé de son application. Les causes de cette défaillance demeurent, elles aussi, énigmatiques.Cette panne a néanmoins révélé une bonne et une mauvaise nouvelle. Coté positif : la robustesse structurelle du peer-to-peer a permis d’éviter un blocage complet. Par rapport aux architectures
client/serveur, ces réseaux peuvent encaisser avec plus ou moins d’efficacité une surcharge. Les utilisateurs possédant leurs éléments d’authentification (session en cours ou éléments sauvegardés) ont pu téléphoner de manière normale.La mauvaise nouvelle c’est qu’aucun réseau n’est infaillible. Il y a toujours un maillon faible. Concernant Skype c’est la partie authentification qui a posé problème. ‘ Cette étape est
le talon d’Achille de ce réseau dont toutes les fonctions sont distribuées, sauf celle-ci. Il n’est donc pas étonnant que le crash vienne de là ‘,
constate Cédric Blancher, du Centre de recherche de la société EADS (European
Aeronautic Defense and Space).

Un risque pour les services commerciaux

Il ne faut donc pas généraliser la panne de Skype à tous les réseaux P2P. S’ils présentent des avantages indéniables (mutualisation de la bande passante, réduction de la latence), ils ne reposent pas tous sur les mêmes principes.
‘ eMule s’appuie sur une centaine de serveurs en activité qui utilisent tous le logiciel Lugdunum. Avec BitTorrent, chaque fichier est géré par un tracker, petit fichier contenant des listes de sources pour le
téléchargement d’autres données. Quant à Skype, il s’appuie sur quelques serveurs d’authentification ‘,
explique Nicolas Ruff d’EADS.Mais la panne de Skype doit sonner comme un sérieux signal d’alarme pour tous les réseaux P2P qui nécessitent forcément une phase d’enregistrement. C’est le cas notamment des services basés s’inspirant de Skype et
des offres de vidéo à la demande (VOD), comme le projet In2Movies de Warner. ‘ Cela ne remet peut-être pas en cause leur modèle économique mais cette affaire a mis en lumière un point critique à
surveiller ‘,
estime Cédric Blancher.

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Philippe Richard