Passer au contenu

La NSA espionne aussi les réseaux Visa et Mastercard

Swift, Visa, Mastercard et même Bitcoin. Les agents secrets cherchent à pénétrer les flux financiers dans le monde entier. Et souvent, ils y arrivent.

De nouvelles révélations montrent l’ampleur de l’espionnage des flux financiers par les services secrets américains. Il y a un peu plus d’une semaine, la télévision brésilienne avait révélé que la NSA attaquait le réseau Swift, utilisé pour les transactions bancaires internationales. Le magazine allemand Spiegel apporte maintenant de nouveaux détails. Dans son édition du lundi 16 septembre, il explique que la NSA gère une base d’informations baptisée « Tracfin » qui, en 2011, comptait déjà plus de 180 millions de données de transactions. Celles-ci sont sauvegardées pendant au moins cinq ans et proviennent de sources diverses telles que les réseaux Swift ou les réseaux de cartes bancaires Visa et Mastercard. Selon le magazine, qui s’appuie sur des documents fournis par Edward Snowden, même les transactions Bitcoin sont surveillées.

Nom de code « Dishfire »

Concernant Swift, la NSA disposerait ainsi de plusieurs accès. L’un d’entre eux existe depuis 2006 et permettrait de siphonner « les flux d’impression d’un grand nombre de banques ». La récolte des  transactions de cartes bancaires se fait, elle, sous le nom de code « Dishfire » depuis le printemps 2009. La NSA aurait accès aux données transactionnelles de plus de 70 banques. La plupart d’entre elles sont domiciliées dans des régions dites « de crise ». Mais pas seulement. Les documents mentionnent également des banques italiennes, espagnoles et grecques. L’espionnage s’appuie, en particulier, sur les services SMS de ces établissements bancaires, qui permettent de confirmer aux clients leurs transactions en leur envoyant un petit message. Un service pratique, mais visiblement facile à intercepter.

Plusieurs accès chez Visa

Mais la NSA ne prend pas seulement en ligne de mire les banques, elle s’attaque également directement aux réseaux de cartes bancaires. Selon un document datant de 2010, plusieurs accès ont ainsi été identifiés chez Visa, et utilisés pour « récolter les données transactionnelles, les sauvegarder et les analyser ». La récolte des données se ferait au travers du logiciel d’espionnage XKeyscore. Les régions ciblées sont l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient. Et ce siphonnage ne concerne pas seulement Visa. Un autre document secret cite également Mastercard comme source d’information.

Mais parfois, les agents secrets tombent aussi sur un os. Dans un des documents analysés par le Spiegel, ils se sont plaints de Western Union. En 2008, ce réseau de transfert d’argent avait mis en place un chiffrement des données tellement puissant que l’accès aux informations était devenu presque impossible…     

Lire aussi :

Espionnage bancaire : Bruxelles exige des réponses « claires » de Washington, le 12/09/2013  
Vous avez aimé Prism, vous allez adorer Xkeyscore !
, le 01/08/2013

 

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Gilbert Kallenborn