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La NSA collecte des centaines de millions de contacts numériques dans le monde

Contournant les lois qui l’empêchent de surveiller les Américains sur le territoire américain, la NSA a collecté plus de 250 millions de contacts américains par an en interceptant des échanges.

La NSA aime vous savoir bien entouré. La NSA aime tout enregistrer, tout collecter. L’agence américaine de renseignement a ainsi enregistré des centaines de millions de listes de contacts numériques d’Américains via leurs courriels ou leurs messageries instantanées, indique le Washington Post, citant des documents de l’ancien consultant de la NSA Edward Snowden.

Près de 450 000 listes par jour

Pour prendre la mesure de cette campagne de surveillance, il suffit de savoir qu’en une seule journée en 2012, la NSA a intercepté 444 743 listes de contacts courriels de comptes Yahoo!, 82 857 de comptes Facebook, 33 697 de comptes Gmail, et 22 881 d’autres acteurs du Net, se vante la NSA dans une présentation interne, publiée hier, lundi 14 octobre, par le journal américain.

Extrapolés sur une année, ces chiffres correspondraient à la collecte de 250 millions de listes de contacts courriels par an. Ce qui voudrait dire que des millions, voire des dizaines de millions d’Américains sont concernés par cette collecte, ont indiqué au journal deux hauts responsables du renseignement américain.

Des informations encore plus détaillées

Ces listes contiennent davantage d’informations que les métadonnées téléphoniques car dans ces contacts courriels figurent aussi des numéros de téléphone, des adresses physiques, des informations économiques ou familiales, et parfois les premières lignes d’un message. La NSA intercepte ces listes « au vol », quand elles se retrouvent dans des échanges internet, plutôt qu’« au repos », dans les serveurs. Et de ce fait, la NSA n’a pas besoin de le notifier aux groupes internet qui abritent ces informations, comme Yahoo!, Google ou Facebook.

Un moyen de contourner la loi

L’agence les intercepte à partir de points d’accès situés « partout dans le monde » mais pas aux États-Unis, ont précisé les responsables du renseignement. Ce qui permet à la NSA de contourner l’interdiction qui lui est faite d’intercepter des informations sur des Américains à partir du territoire américain, expliquent-ils. Mi-août, le président américain Barack Obama avait promis de revoir les programmes américains de surveillance, après les débats provoqués par les révélations d’Edward Snowden, qui avait fait état de vastes et secrets programmes de collecte de données téléphoniques mais aussi numériques.

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Source :
Washington Post

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Pierre Fontaine, avec AFP