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La nouvelle réglementation favorise les réseaux de santé

4 start-up qui comptent dans la télémédecine : Uni-Médecine, Etiam, Axicare, Trace Data

La plupart des professionnels du secteur médical reconnaissent que la loi relative aux droits des malades est un levier du décollage de la télémédecine. Votée le 4 mars, elle consacre les droits individuels du malade et les droits spécifiques au système de santé. Tel celui d’accéder, si le patient le souhaite, à son dossier médical. Le texte donne une place éminente aux régions dans l’élaboration et la mise en ?”uvre des politiques de santé. “Le poids du malade dans la société, le mouvement actuel de régionalisation et le besoin d’organisations transversales contribueront à développer la télémédecine”, prévoit Jean-Yves Robin, président d’Uni-Médecine. Sa start-up édifie les premiers réseaux de santé français et pilote des chantiers régionaux.

Des soins en continu

Selon la définition de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), “la télémédecine permet d’apporter des services de santé, là où la distance est un facteur critique, grâce aux professionnels qui utilisent les technologies de l’information et de la communication, à des fins de diagnostic, de traitement et de prévention, de recherche et d’évaluation, et de formation continue.” Plus spécifiquement, dans l’étude Télémédecine et industrialisation de novembre 2001, le ministère de l’Emploi et de la Solidarité y voit la possibilité de créer des outils de mise à niveau des pratiques entre médecins, d’une prise en charge sans rupture des patients par des structures ou acteurs différents, ou d’une approche pluridisciplinaire entre médecins. La réflexion a avancé, mais les déploiements sont rares et limités. “Non rémunéré, le partage de l’information médicale n’est pas encouragé. Le bas débit, le parc informatique hétérogène et le manque de formation des médecins font le reste, explique Jean-Yves Robin, qui souligne l’absence de normes dans les données médicales.”De son côté, Hughes Dufey, directeur du Groupement pour la modernisation du système d’information hospitalier (GMSIH), récapitule les conditions de création de ces réseaux : “Il faut que les infrastructures, l’identification, la sécurité, l’annuaire et l’animation soient garantis. Si 90% des unités sont informatisées, peu sont communicantes.”Gestionnaire du Réseau de santé social (RSS, intranet dédié à la santé et au secteur social), Cegetel.RSS et ses 47 500 abonnés (dont 31 000 médecins et 300 hôpitaux ou cliniques) est un autre observateur privilégié de la télémédecine française. “La feuille de soin électronique (FSE), la carte professionnelle de santé à puce (CPS) et les subventions ont encouragé les médecins libéraux à s’informatiser, rappelle Vincent Bouvier, son directeur marketing. Les producteurs d’informations médicales, comme les laboratoires d’analyses et les cabinets de radiologie participeront aussi à développer la télémédecine, car la fidélisation des prescripteurs [les médecins, Ndlr] passe par des services d’alertes [e-mails, SMS], de bilan, de diagnostic.” De la gestion de la relation client appliquée au secteur de la santé, en sorte. Autre facteur encourageant, le président d’Uni-Médecine affirme que la volonté politique est “palpable, sur les plans réglementaire et financier. La technologie garantie une meilleure sécurité des échanges et un ensemble d’initiatives privées favorisent l’émergence des systèmes d’information de santé.”

Faire communiquer

Cofondateur de l’éditeur de logiciels médicaux Etiam, Emmanuel Cordonnnier classe ces initiatives en trois grands groupes : “Les éditeurs de logiciels (Symphonie Online, Siemens Medical Solutions, etc.), les fabricants d’équipements (GE, Philips, Toshiba, etc.) et les telcos.” Autant d’interlocuteurs que sa start-up propose de faire communiquer entre eux, grâce notamment à ses logiciels et à sa participation à des initiatives de standardisation comme IHE (Integrating the Healthcare Enterprise), qui suit la loi de normalisation américaine HIPAA (Health Insurance Portability and Accountability Act) pour la transmission électronique de données médicales. Un passage devenu obligé pour exporter en Amérique du Nord.

4 start-up qui comptent dans la télémédecine

Uni-Médecine (Fr)Date de création : août 1998

Fondateur : J.-Y. Robin

Nombre de salariés : 28

Fonds levés : > 2,5 M?

Fonds recherchés : pas pour l’instant

CA prévisionnel 2002 : 2,3 M? à 2,5 M?

Partenaire stratégique : Cegetel.RSSDepuis plus de trois ans, Uni-Médecine met en ?”uvre des systèmes d’information permettant à des communautés de professionnels de santé la communication (messagerie sécurisée, dossiers médicaux partagés, transfert de données, forums, etc.), la prise en charge et la recherche médicales (enquêtes épidémiologiques, auto-évaluation, accès aux banques de données, etc.). En plus de ses solutions logicielles (client-serveur ou ASP), Uni-Médecine propose des services d’ingénierie de projet (formation, communication, démarches juridiques, etc.) qui ont représenté près du tiers de son chiffre d’affaires en 2001 (2 millions d’euros). Avec près d’une quarantaine de systèmes d’information installés, la start-up estime avoir équipé deux tiers des réseaux de santé français existant.Etiam (Fr)Date de création : janvier 1997

Fondateurs : G. Mevel, B. Hervault, S. Croci, D. Lemoine, E. Cordonnier, J. Champetier de Ribes

Nombre de salariés : 14

Fonds levés : 1,5 M?

Fonds recherchés : 3 M?

CA prévisionnel 2002 : 1 M?

Partenaires stratégiques : Cegetel.RSS, Philips Medical Systems, Sony Medical Systems, Offis (université d’Odenburg), Université de RennesEtiam édite des solutions et des briques logicielles permettant aux différents acteurs du monde médical d’échanger leurs données cliniques à partir de n’importe quel ordinateur ou système électronique. La start-up développe une gamme de logiciels (de l’afficheur au serveur) permettant l’échange de données au standard de l’imagerie médicale Dicom. Etiam commercialise aussi des outils logiciels de communication, à destination des opérateurs de réseaux de santé, des médecins (en conservant son logiciel habituel) ou des hôpitaux (télémédecine). Après cinq années d’existence, la société prévoit d’atteindre l’équilibre financier et un million d’euros de chiffre d’affaires lors de son exercice 2002.Axicare (Fr)Date de création : décembre 1999

Fondateurs : V. Leclerc, D. Ganeva, S. Grégor, N. Treil, J.-P. Ramond

Nombre de salariés : 15

Fonds levés : 3,3 M?

Fonds recherchés : NC (courant 2003)

CA prévisionnel 2002 : 2 M?

Partenaires stratégiques : Thor, Focal, Fi System, Cap Gemini, SopraAnciens de General Electric Medical Systems, les Fondateurs d’Axicare développent Axigate, un système d’information de santé assurant le suivi médical du patient, depuis la prise de rendez-vous jusqu’au compte-rendu d’hospitalisation. Destiné aux établissements et aux réseaux de soin, Axigate propose des fonctions métier (identification, mouvements, aide à la prescription, codage, statistiques, cotations, etc.) et permet l’échange de données hétérogènes (transcription en langage XML) pour les intégrer dans un dossier patient. Le système s’adapte aux applications existantes et les rend communicantes à travers un navigateur web. Axigate compterait une dizaine de références pour des budgets compris entre 100 000 et 500 000 euros.Trace Data (CH)Date de création : septembre 2000

Fondateurs : A. Jakubowski, J.-Ph. Verger

Nombre de salariés : 4

Fonds levés : aucun

Fonds recherchés : 2 M?

CA prévisionnel 2002 : 200 000 ? à 300 000 ?

Partenaires stratégiques : SIS, Itronix, Gemplus, EADSSpécialiste des solutions informatiques d’identification et de traçabilité des personnes et des objets dans les milieux de la santé civile et militaire, Trace Data participe à la mise en place de projets pilotes d’urgence pré-hospitalière. Composée d’un Pocket PC durci Itronix, d’un logiciel de gestion d’information médicale et de communication en temps réel, ainsi que d’un bracelet-puce électronique de stockage d’information, sa solution de dossier médical embarqué, Tracemed, veut contribuer à sécuriser et accélérer le traitement médical en informatisant les équipes d’intervention du SAMU ou des Sapeurs-Pompiers. La start-up souhaite étendre sa solution à la “matério-vigilance”, c’est-à-dire à lidentification-traçabilité de matériels sensibles.

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Boris Mathieux