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La nouvelle charte parisienne des antennes-relais est déjà contestée

L’association Robin des Toits trouve les nouveaux seuils d’exposition inacceptables et s’inquiète pour le risque futur des antennes 4G. La mairie de la capitale et les opérateurs s’expliquent.

Même pas encore votée, la nouvelle charte parisienne sur l’implantation des antennes-relais donne déjà des boutons au milieu associatif. Et tout particulièrement aux membres de Robin des Toits, l’une des principales organisations militantes dans ce domaine. « Cette charte est largement insuffisante, estime Etienne Cendrier, porte-parole de l’association. Certes, les seuils d’exposition sont en dessous des 41 V/m, qui est la norme légale en France, mais qui correspond plus à un seuil de cuisson que d’exposition radioélectrique. Mais ces seuils restent très supérieurs à 0,6 V/m, la limite que nous demandons et qui, d’ailleurs, a été souhaitée par le Conseil de Paris dans un vœu. »  

Des seuils d’exposition plus bas

A la Ville de Paris, on joue l’apaisement. « C’est vrai, ce vœu avait pour objectif de tendre vers 0,6 V/m et nous en sommes loin, explique Mao Peninou, adjoint au maire chargé de la qualité des services publics municipaux, de l’accueil des usagers et du bureau des temps. Mais l’étude réalisée dans le cadre de la commission Comop a montré qu’à ce niveau, la couverture devient problématique, voire impossible en intérieur. Toutefois, il faut voir que les nouveaux seuils représentent un abaissement de l’exposition d’environ 20 % par rapport à la charte précédente. »

Parmi les opérateurs, on n’hésite pas d’enfoncer le clou. « 0,6 V/m est un niveau pas du tout réaliste et qui n’est d’ailleurs appliqué par aucun pays et reconnu par aucune autorité sanitaire », insiste Jean-Marie Danjou, directeur général délégué à la Fédération française des télécoms.

La 4G, un enjeu économique important

Autre point qui fâche : l’accès au domaine immobilier de la Ville de Paris pour l’installation des antennes 4G. « Cette charte est un open bar pour la 4G. Désormais, les opérateurs pourront installer les nouvelles antennes alors qu’aucune étude sanitaire n’a encore été faite », martèle Etienne Cendrier. A nouveau, la mairie tempère. « Le seuil de 7 V/m défini pour la 4G est provisoire, le temps d’analyser l’impact sanitaire. Le cas échéant, il sera adapté », précise Mao Peninou.

L’accès aux toits de la Ville de Paris a été un enjeu essentiel dans les longues négociations (18 mois) avec les opérateurs. En effet, les points hauts disponibles pour l’installation d’antennes-relais sont rares, et cette pénurie se trouve accentuée avec l’arrivée d’un quatrième opérateur. Paris a utilisé cet atout pour créer un rapport de force. « Nous sommes arrivés à un bon compromis », souligne l’adjoint au maire.

Les opérateurs, en tous les cas, sont très satisfaits. « Avec la nouvelle charte, lorsque les opérateurs feront une demande d’accès à un bâtiment de la Ville de Paris, l’accord est donné dans un délai de quatre mois. Avant, c’était au cas par cas, avec des délais aléatoires. Ce qu’on espère, c’est qu’avec la mise en œuvre de la charte, le déploiement d’antennes soit plus apaisé », ajoute Jean-Marie Danjou. Ceci reste à voir.

La charte sera présentée au vote au Conseil de Paris le 15 ou le 16 octobre prochain.

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Gilbert Kallenborn