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La nouveauté prime sur la réalité

Sortir très vite de nouveaux produits, qui seront adoptés très vite, au risque de donner l’impression de marcher sur la tête.

Sortir très vite de nouveaux produits, telle est la dure loi du marché high-tech. Et parfois, on marche sur la tête : Google est en bêtatest sur son service de messagerie Gmail ­ depuis le moi de mai, s’il vous plaît. Et
pourtant, il compte déjà plus de 100 000 adresses e-mail !Censé être un service gratuit, certaines adresses sont néanmoins en vente aux enchères sur eBay, tellement c’est ‘ in ‘ d’avoir un compte Gmail. Yahoo annonce cette semaine un moteur de
recherche sur l’actualité, et hop ! il est déjà opérationnel.Mercredi dernier [20 octobre], si vous tapiez ‘ logiciel libre ‘, vous aviez 125 réponses sur Yahoo Actualité, et 341 sur Google Actualité. Qui a tort, qui a
raison ? Le ‘ vaporware ‘ est certes une vieille arme du marketing high-tech. Mais il ne faudrait pas qu’il conduise à des comportements irraisonnés.Irréels aussi, les prix : chez certains fournisseurs d’accès, on peut visionner le film de son choix en télédiffusion sur ADSL. Mais il faut payer deux fois plus cher que la location d’un DVD dans un vidéo-club. Alors que le
principe de base de l’économie numérique est d’offrir un meilleur service pour un prix moindre.Même paradoxe avec la musique : si on télécharge un album musical MP3, on paye souvent plus cher que le CD ; surtout si c’est un vieux classique.Et que dire de l’OPA tonitruante d’Oracle sur People-soft : lancée en juin 2003, elle devait se conclure en quelques semaines. Aujourd’hui, on attend la décision du juge.Dernier exemple : Apple. La firme à la pomme tire désormais près d’un quart de ses revenus de son baladeur iPod. Et, parallèlement, elle tente d’asseoir sa crédibilité dans le monde professionnel.Voir les fournisseurs se comporter ainsi vis-à-vis du grand public n’est pas fait pour rassurer les entreprises. Car elles se demandent à quelle sauce elles seront mangées quand il s’agira de relations business to
business.
Il faut décidément beaucoup de souplesse à tous ces acteurs du marché pour réaliser de si grands écarts !* Directeur de la rédaction de 01 Informatique

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Luc Fayard*