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La net économie allemande se passera de recruter

Plus des deux tiers des sociétés high-tech d’outre-Rhin comptent augmenter leur CA en 2001. Mais le marasme sera manifeste en termes d’emploi.

Le tableau d’ensemble montre une image largement positive“, indique Volker Jung, membre du directoire de Siemens et président de la Fédération allemande des technologies de l’information, télécommunications et nouveaux médias (Bitkom). D’après une enquête réalisée par le Bitkom début juin, auprès de 150 entreprises représentant 80 % du marché allemand, le secteur s’attend à une demande à la hausse au second semestre, soit une hausse de 8,7 % du chiffre d’affaires en moyenne sur un an. Mais “l’écart se creuse visiblement entre la croissance du chiffre d’affaires et celle des bénéfices pour tous les secteurs“, avertit Volker Jung, une moitié seulement des entreprises comptant augmenter leurs bénéfices en 2001. Les vicissitudes du troisième marché mondial, après les États-Unis et le Japon, seront particulièrement manifestes en termes d’emploi.

Pause dans les embauches

Pour la première fois depuis 1996, les créations de postes dans le secteur vont en effet retomber sous la barre de 30 000 annuels. Après avoir créé 75 000 emplois l’an dernier ?” un record ?” les NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication) ne doivent générer que 16 000 postes nouveaux en 2001, pour porter les effectifs de cette branche à 836 000 personnes. Et encore, les offres d’emplois sont le fait de producteurs de logiciels et de prestataires de services, “compensant […] les licenciements dans plusieurs branches, en particulier dans les équipements“, indique l’étude. La téléphonie mobile est ainsi le seul segment dans lequel aucune firme n’envisage de recruter. Les spécialistes des infrastructures télécoms vont en revanche profiter de l’établissement des réseaux mobiles de troisième génération. Il faudra attendre leur ouverture pour oser des prévisions de commandes de terminaux.Pour 45 % des entreprises du secteur interrogées, le manque de personnel qualifié est le frein principal à leur développement. Cette année, 5 000 emplois supplémentaires auraient pu être créés si cette pénurie était comblée, estime Bernhard Rohleder, directeur de Bitkom. Deuxième frein à la croissance des NTIC : les marchés financiers. “ Une entreprise sur trois signale des difficultés pour financer sa croissance. C’est grotesque : les jeunes entreprises du net sont désormais délaissées par la plupart des investisseurs. Cette réserve est tout autant exagérée que le fut en son temps la vague ” hype” au Neuer Markt [Bourse des valeurs de croissance à Francfort, ndlr] “, s’emporte Volker Jung.

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François Laforgue à Berlin