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La mutation du téléviseur en terminal pour le e-commerce tarde

Plus convivial qu’un PC, le téléviseur pourrait devenir l’équipement familial qu’on utiliserait, notamment, pour faire ses courses sur Internet. Les technologies sont au point. Pourtant, les diffuseurs de programmes ne se bousculent pas franchement pour se lancer sur ce marché.

Ala fin 1999, seuls 3,7 % des foyers étaient connectés à Internet, mais, déjà 13 % d’entre eux goûtaient aux joies de la télévision numérique par câble ou par satellite. Reste aujourd’hui pour eux à franchir le pas qui les conduira à faire leurs courses sur Internet.En réalité, les opérateurs ont tendance à privilégier le concept de ” jardin clos “, qui consiste à présenter des pages puisées par leurs soins sur le Web. Autrement dit, même lorsque le futur décodeur de Canal Satellite, doté d’un modem, d’un microprocesseur et d’un disque dur, sera sur le marché (cette année ou en 2002), il n’est pas sûr que l’abonné ait un accès direct aux sites d’e-commerce.

L’ère du cybercitoyen

Thomson Multimedia ou Netgem ont une approche plus libérale. Le premier a annoncé une gamme de téléviseurs analogiques munis d’un microprocesseur associé à 32 Mo de RAM, du logiciel Netscape Navigator et de 16 Mo de mémoire flash pouvant accueillir des pages HTML. Netgem, lui, propose d’intégrer soit à un boîtier, soit à un téléviseur une technologie fondée sur un microprocesseur ST Microelectronics du type PC on a chip, cadencé à 66 MHz sous Linux, avec 8 Mo de RAM et 8 Mo de mémoire flash. L’objectif de ces solutions est de se servir de l’écran du téléviseur non pas pour afficher des pages Web, mais pour permettre, par exemple, au téléspectateur de participer à un vote ou de se connecter sur le Web. Les logiciels de navigation exécutent les programmes Java Script contenus dans les pages HTML, et bénéficient des fonctions additionnelles fournies par un nombre limité de plug-in chargés dans la mémoire flash. La mise à jour est un service gratuit, assuré à travers le réseau téléphonique par TAK, filiale de Thomson Multimedia et de Microsoft, créée pour fournir des services interactifs via un portail ; ou, lorsqu’il s’agit d’un équipement à technologie Netgem, par le distributeur de l’équipement ; par le diffuseur de programmes ; ou, enfin, par un ISP. Pour devenir un terminal d’e-business, le téléviseur doit, en outre, être connecté à une voie de retour. En Europe, en 1999, 26 % des décodeurs l’étaient, par l’intermédiaire du RTC ou du câble. Selon le GartnerGroup cette proportion devrait passer à 93 % en 2004. De plus, l’interactivité devra être améliorée en augmentant le débit de la voie de retour.

Renouveler les décodeurs

Au-delà des 56 kbit/s promis par la prochaine génération de décodeur attendue pour la fin de l’année, Netgem, en France ; et Pace Micro Technology, outre-Manche, proposent d’ores et déjà des interfaces Ethernet pour la connexion via des modems ADSL ou câble. “Le renouvellement du parc de décodeurs sera un processus long de deux à cinq ans. Il dépendra de la stratégie des opérateurs de télévision“, prévoit Gilles Fontaine, responsable de la division Économie des médias à l’Idate.

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Henri Pradenc