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La musique en ligne à court de nouveautés

En dépit des catalogues pléthoriques annoncés, beaucoup de nouveautés ne sont pas toujours proposées par les services de musique en ligne. Une déception pour les internautes soucieux d’éviter les réseaux
peer-to-peer.

Si le téléchargement légal de musique en ligne souffre de l’absence d’interopérabilité, il pêche aussi par la pauvreté de ses étals. En France, les catalogues des six principales plates-formes de téléchargement (*) varient de
100 000 à 1 200 000 titres. Pourtant il est encore souvent difficile, voire impossible, d’y dénicher les dernières nouveautés. Elles sont fraîchement disponibles certes, mais dans les bacs des disquaires uniquement.Une brève recherche sur ‘ Francis Cabrel ‘ sur l’iTunes Music Store laisse perplexe. Déçu de ne pouvoir vous proposer quelques enregistrements du chanteur, le service d’Apple vous demandera en désespoir de
cause si vous ne recherchiez pas un certain ‘ Francis Laurel ‘. Sur Connect-Europe, la plate-forme de Sony, une simple requête sur ‘ Sanson ‘ (Véronique) renvoie l’utilisateur sur la discographie
de… Jeane Manson !‘ Un chemin considérable a été parcouru depuis trois ans. Mais il y a encore des trous dans les catalogues, reconnaît Stanislas Hintzy, directeur général d’OD2 France. Mais il faut bien
comprendre que ce que le public voit sur son écran c’est la partie émergée de l’iceberg. Un service de téléchargement de musique en ligne, çà n’a rien à voir avec du
peer-to-peer ! Les contraintes techniques (sécurisation
des contenus, qualité sonore des titres proposés) y sont bien plus fortes. ‘
Pour le directeur général d’OD2 France, les difficultés rencontrées sont à classer en trois catégories. ‘ Tout d’abord, des problèmes contractuels ou techniques peuvent survenir entre la maison de disques et le
service de musique en ligne (retards dans la livraison d’un master par exemple). Ensuite, il y a des artistes qui n’ont tout simplement pas cédé
[comme Francis Cabrel, NDLR], ou qui ont parfois repris [comme Sinclair,
NDLR] leurs droits de distribution aux maisons de disques. Enfin, il arrive que des services de musique en ligne restreignent de manière volontaire ou involontaire l’offre musicale à ce qui se vend le plus. ‘

De fortes contraintes techniques

Même tonalité chez XIII Bis Records, un label dont le catalogue va de Ray Charles à Sam Fox (ex-Samantha Fox), en passant par Jeanne Mas ou Elmer Food Beat. Beaucoup de sites de musique en ligne se sont lancés avant d’être totalement
prêts.‘ Du côté des producteurs, s’il y a un objectif, c’est de parvenir à l’offre la plus exhaustive qui soit. Cependant, la diffusion d’un titre n’est pas quelque chose de naturel. C’est une chaîne de droits qui
inclut, à différents stades de négociation, l’artiste, la maison de disques et le distributeur. Si l’un des éléments manque à l’appel, il y a peu de chances pour que la musique soit accessible en ligne ‘,
constate Vianney
Fournel, responsable des négociations commerciales pour la musique sur Internet.Un problème essentiellement dû au fait que les vieux contrats ne prévoyaient pas l’exploitation de la musique sous forme numérique.En attendant, pour gagner les faveurs des internautes, les plates-formes de téléchargement légal seraient bien inspirées d’étoffer quelque peu leur offre. Aujourd’hui, l’album des Libertines, l’une des sensations rock de la rentrée,
nest disponible sur aucune des six plates-formes phare du marché français. Un silence véritablement assourdissant.(*) Fnac Music, iTunes Music Store, Sony Connect, OD2, e-Compil, VirginMega.

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Philippe Crouzillacq et Arnaud Devillard