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La maison mère de PSINet et d’Amen proche de l’extrême-onction

Trois des entités françaises de ce groupe spécialisé dans les services Internet pour les entreprises pourraient être touchées.

Si l’éclatement de la bulle spéculative avait déjà épuré le secteur des prestataires de services Internet destinés aux professionnels, le communiqué d’alerte émis le 17 mars par Via Net.works rappelle de bien mauvais
souvenirs. Ce groupe de 450 employés a en effet annoncé qu’il recherchait le moyen de sortir d’une crise financière qui pourrait le laisser à court de liquidités dès le début du mois d’avril.Spécialisé dans les prestations de service d’accès, d’hébergement, de sécurité ou de maintenance Internet, Via Net.works dessert plus de 135 000 PME aux États-Unis et en Europe. Sur le Vieux Continent, le
prestataire IP a racheté l’an dernier
le français Amen, hébergeur dédié ou mutualisé de plus de 40 000 sites Web d’associations, TPE, PME, administrations et particuliers,
ainsi que PSINet Europe, fournisseur d’accès Internet et de maintenance déléguée pour de grandes entreprises.Moyennant 7,5 millions de dollars, le premier a permis à Via Net.works d’entrer dans le marché du prépayé avec des services d’enregistrement et d’hébergement à bas prix de noms de domaine (DNS) et de sites Web ?” qui ont servi de socle au lancement de l’offre ‘ Via Express ‘. Acquis pour 13,1 M$, le second lui a permis de renforcer son ancrage
professionnel avec, dans la corbeille de la ‘ fiancée ‘, 4 000 grandes entreprises clientes et des centres d’hébergement Internet installés dans six métropoles (Amsterdam, Berlin, Genève, Londres, Munich et Paris). Revers
de la médaille : ces acquisitions ont contribué à plomber les comptes de Via Net.works…

Trouver de largent ou revendre

Les derniers chiffres disponibles, portant sur le troisième trimestre fiscal 2004, font état d’une perte nette supérieure à 30 millions de dollars en neuf mois d’activité, pour un chiffre d’affaires cumulé de
43,9 M$. L’entreprise explique ces mauvais résultats par ‘ une combinaison de facteurs, dont des baisses de revenus non anticipées de la part de certaines filiales historiques de Via et de ses nouvelles activités Via
Express ‘.
Dans son communiqué, Via Net.works indique donc les deux hypothèses entre lesquelles elle devra trancher d’ici à la fin mars : soit obtenir des liquidités auprès de nouveaux investisseurs, soit revendre tout ou partie de ses
activités.Un porte-parole d’Amen se veut toutefois rassurant : ‘ Quand bien même Via Net.works serait liquidée, cela n’aurait pas d’impact sur l’activité d’Amen, qui est une entreprise
rentable et juridiquement distincte de Via. ‘
Au troisième trimestre fiscal 2004, il a dégagé une marge brute d’autofinancement de 2,4 M$.Discours proche chez Via Net.works Europe : ‘ Les responsables de comptes de Via Net.works ont contacté leurs clients cruciaux afin de leur expliquer la situation et de leur garantir qu’il n’y aurait
pas de coupure de service. […] Les questions de refinancement concernent la seule maison mère, pas les entités opérationnelles. Via est donc confiante dans le fait que les problèmes qu’elle rencontre n’auront pas d’impact
sur la qualité de service que ces sociétés fournissent à leurs clients. ‘
Des déclarations très officielles dont il ne faudra attendre que quelques semaines pour vérifier la véracité.

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Laurent Campagnolle