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La justice se penche de nouveau sur les effets des antennes-relais

Une locataire qui dit souffrir d’électro-hypersensibilité liée aux antennes-relais, attaque en justice son bailleur.

D’études contradictoires en procédures judiciaires, les interrogations sanitaires liées à la présence d’antennes-relais dans les zones habitables sont loin d’être résolues. Aujourd’hui, c’est le tribunal de grande instance de Strasbourg
qui était invité à plancher sur ce dossier sensible. Mais s’il était question d’antennes-relais, les opérateurs de téléphonie n’étaient pas directement concernés.A défaut d’avoir pu produire un certificat médical et faute de moyens financiers, Sabine Rinckel, une habitante de Strasbourg, n’a pas souhaité attaquer les opérateurs. Elle a décidé de se retourner contre son bailleur social, CUS
Habitat, pour faire valoir son ‘ droit à la jouissance paisible des lieux ‘. Contacté, cet organisme n’a pas souhaité faire de commentaires.Mme Rinckel affirme souffrir d’électro-hypersensibilité, due à la présence sur le toit de son immeuble d’une antenne-relais installée avec l’aval de son bailleur. Selon le journal Metro, cette pathologie serait
‘ accentuée par une opération chirurgicale qui lui a laissé des plaques métalliques et des vis dans la mâchoire ‘. Ce qui, sous l’effet des ondes, lui infligerait des vibrations intenses et des
décharges électriques dans le visage.‘ Ces cas étaient rarissimes il y a cent ans. Et aujourd’hui, on constate de plus en plus de cas graves dans les pays où la téléphonie mobile s’est développée. Mais il n’y a pas de statistiques
officielles ‘,
a précisé au quotidien Marc Cendrier, chargé de l’information scientifique de l’association anti-antennes Robin des toits. Dans l’affaire pendante devant le tribunal de grande instance de Strasbourg, le
jugement sera rendu le 29 septembre prochain.

Deux aide-mémoire de l’OMS

A l’Afom (Association française des opérateurs de téléphonie mobile), on ne souhaite pas émettre d’avis particulier sur des problèmes sensibles de santé. L’association préfère rediriger ses interlocuteurs vers deux récents aide-mémoire
publiés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’un portant sur ‘ l’hypersensibilité électromagnétique ‘ (décembre 2005) et le second sur les relations entre les champs électromagnétiques, la santé publique, les
stations de base et les technologies sans fil (mai 2006).Dans le premier document, l’organisation internationale estime que ‘ l’HSEM (hypersensibilité électromagnétique) est caractérisée par divers symptômes non spécifiques (…) qui peuvent être d’une gravité
variable. Il n’existe ni critères de diagnostics clairs pour ce problème sanitaire, ni base scientifique permettant de relier les symptômes de la HSEM à une exposition aux champs électromagnétiques ‘.
Pour l’OMS, la HSEM ne
constitue pas en outre un diagnostic médical.Dans le second document, l’organisation tente de relayer l’état de l’art en matière d’études sanitaires en indiquant que ‘ compte tenu des très faibles niveaux d’exposition et des résultats des travaux de
recherche obtenus à ce jour, il n’existe aucun élément scientifique probant confirmant d’éventuels effets nocifs des stations de base et des réseaux sans fil pour la santé. ‘
Fin de citation.Une institution spécialisée de l’OMS, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), devrait toutefois procédé à une étude du risque de cancer imputable aux radiofréquences, en 2006-2007.

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Philippe Crouzillacq