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La guerre entre Google et les médias allemands s’envenime

En réponse à leur demande d’être rémunérés pour l’utilisation de textes et d’images dans son moteur de recherche, Google a réagi en amputant les résultats de recherche pour 200 titres de presse écrite, TV et radio.

Le ton n’arrête pas de monter entre les médias allemands et Google. En juin, un dépôt de plainte auprès de l’autorité de la concurrence a été déposé par VG Media qui, avec Axel Springer et Burda, demandait une rémunération pour la mise à disposition du public de leurs articles de presse en ligne.

Les plaignants se basaient sur une loi qui autorise les éditeurs à interdire aux moteurs de recherche d`utiliser davantage que de courts extraits de leurs articles.

Cette demande a finalement été rejetée le 30 septembre par la justice qui, ainsi, donne raison à Google. L’autorité a refusé d’examiner la plainte. Le président de l`Office fédéral des cartels, Andreas Mundt, estime qu’une « une suspicion suffisante est toujours requise pour initier une procédure pour abus. La plainte de VG Media ne l`établit pas ».

Au lendemain de cette décision, l’Américain a répondu à sa manière. Google a annoncé mercredi que, dès le 9 octobre, il pénaliserait plus de 200 médias allemands dans son moteur de recherche. Comment ? En ne faisant apparaître que les titres de leurs articles, sans image ni description.

Cette réponse a été publiée par le patron de Google Allemagne, Philipp Justus, sur son compte Twitter et sur le blog de Google Allemagne. « Nous ne montrerons plus les Snippets (premières lignes de l’article) et les Thumbnails (images miniatures) de sites internet connus comme bild.de, bunte.de ou hoerzu.de, et de chaque éditeur qui est représenté par VG Media ».

Au total, 170 sites d’éditeurs de journaux sont concernés, ainsi que 20 sites de chaines de télévision et 59 sites de radios.

Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Après cette annonce, d’autres moteurs de recherche allemands ont eux purement et simplement retiré les sites concernés de leur algorithme.

Comme le signale l’AFP, « les utilisateurs de T-Online (filiale de Deutsche Telekom, NDLR) ne se verront par exemple plus proposer de résultats issus des quotidiens Bild ou Die Welt ».

Par contre, ceux qui n’ont pas porté plainte comme le Frankfurter Allgemeine Zeitung  ou le quotidien économique Handelsblatt, sont épargnés par cette mesure punitive.

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Pascal Samama, avec AFP