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La guerre des standards est engagée

Jusqu’à présent, chaque fabricant de cartes à puce imposait ses propres outils de développement et ses bibliothèques de composants logiciels. Mais le temps de la standardisation est arrivé.

Une carte à puce de dernière génération ressemble à un véritable ordinateur : elle comprend un processeur, un bloc logique, de la mémoire vive et morte, etc. On retrouve donc, avec quelques années de décalage, les batailles techniques qui ont marqué la progression de la micro-informatique. On est ainsi en train de passer de la technologie Cisc au Risc, des processeurs 8 bits à 16, et même 32 bits. Quant à la mémoire contenue dans la carte, elle augmente régulièrement.
Prenons, par exemple, la carte SmartJ de STMicroelectronics. Elle est basée sur une technologie CMOS à gravure en 35 microns et embarque un processeur Risc de 32 bits. La carte intègre trois types de mémoire : 4 Ko de RAM, 96 Ko de ROM et 64 Ko d’Eeprom, mémoire électriquement réinscriptible.

Trois OS pour les cartes à puce

À mesure que la puissance et la capacité mémoire des cartes augmentent, il devient possible d’embarquer dans la carte un système d’exploitation à part entière. Trois systèmes sont en compétition pour s’imposer comme standard. La JavaCard de Sun, qui embarque une machine virtuelle Java, possède l’avantage de se programmer en langage Java, largement popularisé comme langage de programmation. Dans le domaine bancaire, cette carte a été adoptée par le Groupement Carte Bleue comme base d’une plate-forme technique baptisée Vocable (Visa Open Platform Carte Bleue). La JavaCard est également bien placée dans le domaine du téléphone portable. Elle est intégrée aux futures versions de cartes SIM utilisant le protocole WAP. Le deuxième système d’exploitation est MultOS, mis au point par la société Mondex. Adopté par MasterCard, il est pris en compte par un consortium regroupant American Express, Motorola, Siemens et un certain nombre de fabricants japonais. Selon les analystes, ce type de carte, qui se programme au moyen d’un langage propriétaire, restera cantonné au secteur bancaire. Enfin, le dernier arrivé, Microsoft, propose d’embarquer sur des cartes à puce une version très allégée de son système d’exploitation vedette, baptisée Windows pour SmartCard. Microsoft entend imposer cette carte pour tous les lecteurs de cartes connectés à des PC, principalement dans les applications de sécurité. Ainsi, la prise en compte des cartes à puce se fait en standard par Windows 2000. La carte de Microsoft se programme en Visual Basic. L’éditeur entend aussi l’imposer dans le domaine du téléphone portable : Sagem prépare déjà une version pour carte SIM de Windows pour SmartCard. Même si ces outils standards de développement de cartes à puce représentent un progrès pour les concepteurs de nouvelles cartes, leur acceptation est encore minoritaire. Ainsi, selon une étude de Forrester Research, datée d’octobre 1999 et portant sur des projets européens utilisant des cartes à puce, la JavaCard est utilisée dans 20 % des projets, MultOS dans 13 % et Windows pour SmartCard dans seulement 4 %. La grande majorité des projets actuels utilisent encore des systèmes propriétaires.

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La rédaction