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La fraude à la carte bancaire augmente, mais reste mineure

Une étude de la société britannique Datamonitor communiquée en exclusivité à Reuters montre que, en dépit d’une hausse importante, le nombre de fraudes à la carte bancaire liées au commerce électronique n’atteint pas l’ampleur redoutée.

Les fraudes à la carte bancaire ont connu des sommets en Grande-Bretagne, où le nombre de plaintes a doublé en 2000 contre une augmentation moyenne de l’ordre de 65 % en Europe occidentale. Dans les cinq plus grands pays européens (Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie et Espagne), la délinquance liée aux cartes piratées représentait 759,2 millions d’euros en 2000, dont 468,89 millions pour le seul Royaume-Uni.Le taux de fraude reste toutefois modeste, bien qu’il soit difficile de mesurer le nombre de paiements illégaux effectués sur Internet, estime l’étude. Elle évalue ce taux à 0,06 % en Europe, soit moins d’une transaction sur 1500.

La Grande-Bretagne, un cas à part

Le cas de la Grande-Bretagne s’explique par la forte présence dans ce pays de cartes dites de crédit, en plus des cartes spécifiquement bancaires, utilisées pour régler des achats importants, alors que les Européens du continent préfèrent avoir recours aux emprunts et autres produits financiers.Ces chiffres peuvent être comparés à ceux concernant les Etats-Unis, où cette forme de criminalité a connu en 2000 une hausse de 20 %, après quatre années consécutives de baisse, pour une valeur d’environ 1 milliard de dollars et un taux de transaction frauduleuse d’une sur 2 500.

La puce, l’arme anti-fraude

La lutte contre la fraude devrait porter ses fruits grâce à l’utilisation croissante de cartes à puce (dont la France a été la pionnière), qui pourront bientôt contenir assez de données pour recourir à des systèmes d’identification sophistiqués, fondés sur l’adresse du titulaire, la reconnaissance de ses empreintes digitales ou de sa voix.Les centres d’autorisation de transactions seront, en outre, équipés de nouveaux programmes de recoupement, qui permettront de détecter les dépenses inhabituelles opérées avec une carte ou une utilisation simultanée d’une même carte dans deux pays différents.

Les commerçants devront s’adapter

Par ailleurs, le nombre de fraudes enregistrées, lors de transactions où la carte n’est pas nécessaire, ou lorsqu’une carte contrefaite est utilisée sont en augmentation. Les réseaux de cartes bancaires, comme Visa, MasterCard et American Express, accentuent donc leur pression sur les commerçants pour ralentir le phénomène.Par exemple, à partir de janvier 2005, Visa tiendra pour responsables et refusera d’indemniser les commerçants qui n’auront pas mis en place des terminaux capables de lire les cartes à puce.Pour contrer l’augmentation du nombre de fraudes sur Internet, où seuls le numéro de la carte et sa date d’expiration suffisent à valider un achat, les acteurs du marché soutiennent la généralisation des lecteurs domestiques de cartes à puce, la mise en place de la signature électronique, le cryptage de plus en plus puissant des données, voire l’adoption de puces capables d’envoyer un signal d’authentification par ultrasons vers l’ordinateur.

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La rédaction (avec Reuters)