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” La France, un axe majeur de notre développement en Europe “

Décision Micro & Réseaux : Comment expliquez-vous le succès du développement offshore ?Azim Hasham Premji : Le développement très rapide des nouvelles technologies a créé une…


Décision Micro & Réseaux : Comment expliquez-vous le succès du développement offshore ?
Azim Hasham Premji : Le développement très rapide des nouvelles technologies a créé une pénurie de main d’?”uvre un peu partout dans le monde. Nous disposons de plusieurs milliers de spécialistes performants peu onéreux, selon vos critères. En Inde, le coût de la vie est inférieur de 30 % à celui de la France. Les salaires y sont quatre à cinq fois moins élevés. Un développeur touche l’équivalent de 8 000 dollars (8 699 euros) par an. Ce qui nous permet de proposer des tarifs compétitifs.Cela n’explique pas entièrement votre succès…Certes. L’Inde dispose d’un système éducatif performant, et nous avons mis en place des procédures qualité draconiennes. Notre système éducatif privilégie les mathématiques, la physique, les statistiques, des spécialités qui constituent un terreau fertile au développement informatique. Nous disposons d’ailleurs de notre propre école. Pour subvenir à nos besoins en personnel, nous visitons 160 établissements d’enseignement supérieur chaque année. L’âge moyen de nos développeurs est de 26 ans. Ils sont très enthousiastes, ils adorent apprendre. Leur assimilation des technologies émergentes est quasi naturelle. N’étant pas mariés, ils sont très disponibles, travaillent dur, et acceptent d’être envoyés dans différents endroits du monde. Tout cela donne une grande flexibilité à notre organisation. D’ailleurs, notre turn-over est assez faible. Seuls 15 % de nos employés nous quittent chaque année.Vous contentez-vous de louer de la main d’?”uvre à bas prix ?Notre force c’est de fournir un service complet, avec garantie de résultats, même si nous avons commencé par offrir simplement de la main d’?”uvre qualifiée à un coût intéressant. Qu’il s’agisse du design d’un circuit intégré, du tracé d’une carte mère ou du développement d’un service de e-commerce, nous sommes prêts. Nous intervenons sur des thèmes aussi variés que le commerce en ligne, les PGI, la GRC, la logistique, les entrepôts de données, etc. La moitié de nos ventes provient des télécommunications, des systèmes embarqués et des réseaux.Votre clientèle est principalement composée de grands comptes…Nous nous adressons prioritairement aux grands comptes pour des contrats de plus de un million de dollars. Nous réalisons néanmoins un peu moins de 10 % de notre chiffre d’affaires avec des PME. Notre clientèle est très fidèle. 80 % de notre chiffre d’affaires est généré avec d’anciens clients. Un premier contrat est habituellement suivi d’autres collaborations. Une fois notre rythme de croisière atteint, nous travaillons fréquemment sur quatre ou cinq projets pour un seul client.Vous recherchez donc de nouveaux clients ?C’est la raison de l’ouverture de nos bureaux anglais et français. Nous possédons quelques clients en France, tels Alsthom, Alcatel, France Télécom et Thomson Multimedia. Nous travaillons aussi avec plusieurs filiales locales de groupes nord-américains, de par nos accords avec leurs maisons mères. Citons General Electric, ou Nortel. À l’heure actuelle, entre 400 et 450 employés de Wipro travaillent sur des contrats français. Nous considérons la France comme notre troisième marché potentiel en Europe, et espérons y croître très rapidement.Pour vous, qu’est-ce qui particularise le marché français ?Les Français parlent peu l’anglais, et c’est un point crucial. En Scandinavie, au Royaume-Uni, et même en Allemagne, nous ne rencontrons pas ce problème. Pour le résoudre, nous avons lancé un programme de formation. D’ici au mois de juillet, nous disposerons de 75 employés ma”trisant suffisamment votre langue. Cette stratégie a déjà payé au Japon il y a quelques années. À l’époque, nous avions formé 200 personnes à la langue et à la culture nippones.

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Karim Bernoussi