Passer au contenu

La France serait la cible de cyber-attaques d’origine chinoise

Des systèmes informatiques de l’Etat ont été touchés. Des éléments laissent entendre que les pirates agissent depuis la Chine.

‘ On peut parler d’affaire sérieuse. ‘
Les mots sont du Secrétaire général de la défense nationale (SGDN), Francis Delon. Il a indiqué au quotidien Le Monde, hier,
dimanche 9 septembre, puis confirmé à l’AFP, que l’Administration française avait été la cible de pirates informatiques. A l’instar de plusieurs autres pays,
tels récemment les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne.Il est difficile de connaître l’identité exacte des attaquants, qui auraient commencé leurs exactions après l’élection de Nicolas Sarkozy à l’Elysée. Comme au billard, les pirates ont joué avec les bandes pour rendre plus
difficile l’origine du coup. Mais, affirme le SGDN,
‘ Nous avons la preuve qu’il y a un passage par la Chine ‘.
Cela ne signifie pas que les pirates se trouvent effectivement dans ce pays, ni que
ce dernier est d’une quelconque façon impliqué dans ces cyber-attaques. Pékin a officiellement réagi en niant toute responsabilité, qualifiant les accusations d’être ‘ sans fondement ‘.Il est également impossible de connaître la liste exhaustive des sites ou serveurs touchés. Le ministère de la Défense a démenti ce 10 septembre l’information selon laquelle son site Web aurait été visé. A priori, les
‘ dommages collatéraux ‘ sont néanmoins suffisamment sérieux pour qu’il y ait un black out total sur l’affaire ‘ en matière de
communication, d’après une source très proche du dossier. Selon nos informations, ces attaques auraient montré une nouvelle fois que les antivirus ne sont pas capables de détecter des codes malveillants inconnus.

Des menaces permanentes

Les pirates, dans le cas présent, se seraient servis de la technique classique du cheval de Troie, en plaçant un virus sophistiqué (ou non répertorié dans les bases de signatures des antivirus) dans un document Word, pour pénétrer les
réseaux sans éveiller les soupçons des différents logiciels de sécurité.C’est un mode opératoire apprécié des pirates chinois. Ils l’ont déjà utilisé à maintes reprises contre leurs cibles favorites : Taiwan et les Etats-Unis. En 2003, une dizaine de sociétés taiwanaises ainsi que des
sites officiels comme ceux du ministère de la Défense et de la police nationale ont été infectés par des trojans. En 2003, un commando d’une vingtaine de Chinois, baptisé ‘ Titan Rain ‘ par le
gouvernement américain, avait pénétré différents serveurs (Lockheed Martin, Sandia National Laboratories, Redstone Arsenal et la Nasa) contenant des informations sensibles.La soudaine révélation de ces différentes attaques en Europe et aux Etats-Unis a néanmoins de quoi étonner. Ces pays sont régulièrement visés par des pirates étrangers. Cet hiver, un virus d’origine chinoise aurait ainsi été
repéré sur des serveurs militaires français. L’affaire n’a pas connu autant d’écho. L’impact était-il mineur ou le contexte politique était-il différent ? Des experts s’étonnent en effet que ces attaques de
‘ hackers rouges ‘ soient rendues publiques au moment où des entreprises européennes et américaines sont confrontées à certaines difficultés avec leurs partenaires, à l’image de ce qui se passe pour des jouets Mattel
contenant de la peinture au plomb ou des contrefaçons de voitures allemandes.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Philippe Richard