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La fracture numérique des portails français

Si les fournisseurs d’accès lancent la bataille des services destinés au haut débit, les portails traditionnels hésitent encore à proposer des fonctions aussi spécifiques.

Le haut débit n’est plus réservé à l’élite, les multiples offres commerciales qui fleurissent depuis la rentrée étant là pour en attester. Mais pour les portails français, c’est aussi un nouveau défi en terme de contenu. Si l’accès à l’internet rapide est de plus en plus facile (85 % de la population sera couverte d’ici deux ans) et le nombre d’abonnés haut débit en constante croissance (20 % des abonnés Wanadoo à la fin de l’année), les services adaptés se faisaient attendre. Profitant de son leadership, Wanadoo, à la fois FAI et portail, est passé le premier à l’offensive en lançant le 15 octobre son portail réservé aux surfeurs à grande vitesse. “Ce n’est pas un espace spécifique mais un portail restructuré enrichi de services dédiés au haut débit facilement identifiables grâce à un pictogramme ludique associé”, précise Nicolas Dufourcq, PDG de la filiale internet de France Telecom. Pas de changement massif, donc, mais un enrichissement de la gamme. “Nous avions envisagé la création d’une marque, mais il est trop tôt”, ajoute-t-il. Téléchargement de musique, bandes-annonces de films, logiciels à télécharger, démonstration de jeux vidéo… sont déjà au programme. Tout comme chez Club-Internet, qui lancera son nouveau portail le 24 octobre. Ce sont donc les fournisseurs d’accès qui ont pris les devants. Seul Free traîne encore la patte. Pourtant fournisseur de l’offre d’accès ADSL la plus concurrentielle du marché (30 euros par mois), le portail n’a pas forcément vocation à faire du contenu mais admet “réfléchir à des services plus sophistiqués dont l’arrivée sera progressive”. Là aussi, aucun espace dédié n’est prévu. Ce qui est certain, c’est que l’ensemble des offres mélangeront services gratuits ?” des photos aériennes sur Mappy.com ou des clips audio et vidéo sur Pagesjaunes.fr?” et services payants, comme les traditionnels téléchargements musicaux ou jeux multijoueurs en ligne sur Goa.com.

Entre deux connexions

Sur les portails traditionnels, c’est-à-dire non fournisseurs d’accès, l’heure est encore à la réflexion. “Ce n’est pas vraiment prioritaire, notre credo est d’offrir avant tout des services utilisables par tous”, explique Orianne Garcia, directrice générale de Lycos France. Lycos, toujours en restructuration après l’intégration de Multimania et Caramail, semble avoir d’autres sujets de préoccupation. Yahoo France aussi réfléchit. Si aux États-Unis les choses se mettent en place, la firme de Terry Semel ne bénéficie pas des mêmes conditions en Europe. Et si le nombre d’abonnés à l’internet rapide ne cesse d’augmenter, ces portails à vocation internationale pensent d’abord aux laissés pour compte du haut débit qui constituent encore la majorité des internautes. Mais la politique de l’autruche ne pourra durer toujours et le boom annoncé du haut débit devrait accélérer les prises de décisions et la mise en place de services toujours plus performants pour satisfaire des internautes toujours plus exigeants…

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Célia Pénavaire