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La Fiupso dynamisée par ses diplômés

A l’université d’Orsay, l’école forme des ingénieurs en électronique, informatique industrielle et matériaux. Mais l’adéquation de ses programmes à la réalité de l’entreprise est encore trop faible.

Quinze ans ! Et pas moins de quinze promotions d’ingénieurs pour que la Fiupso (Formation d’ingénieurs de l’université de Paris-Sud-Orsay) bouge. A l’international, note Paul Lesage, directeur, “nous sommes en négociation avec des universités allemandes (Mannheim, Munich, Sarrebruck) pour procéder à des échanges d’étudiants dès la deuxième année”. L’effort porte également sur l’insertion professionnelle préparée dès la première année, où un stage ouvrier est désormais obligatoire dans le cursus. Mais les plus grosses réformes restent à faire : “Mettre en place des stages supérieurs à quatre mois en deuxième année, sortir de la théorie”, dit Patrick Altman, enseignant d’architecture GSM.

Un enseignement toujours trop théorique

“Les professeurs sont quasiment tous des chercheurs. Les étudiants auraient besoin de cas pratiques présentés par des intervenants industriels”, poursuit cet ancien diplômé, consultant dans la société de services informatiques Alten. La technique ? “En 1997, je suivais des cours sur les réseaux, mais je n’avais jamais vu un hub [concentrateur] avant d’entrer dans une entreprise”, rapporte Edouard Debar, ingénieur systèmes et réseaux d’Antipodes, une autre société de services. Et Jean-Marie Fageolles, président de l’association des anciens élèves, déplore “la carence des formations en management […]. Un chef de projet sorti de la Fiupso a besoin d’une année de pratique dans l’entreprise pour être opérationnel”. L’association se bat pour redresser le niveau de l’école et obtenir des stages et des embauches via une cellule d’emploi qu’elle a créée, et elle participe chaque année au jury de sélection des étudiants. “Le concours national d’informatique industrielle ?” M6 Robot ?” est la seule opportunité pour l’école de faire travailler ensemble les étudiants des trois filières”, souligne Jean-Marie Fageolles. Car il faut bien encourager l’interdisciplinarité, actualiser les programmes et assurer le relais avec l’entreprise. Celle-ci accueille néanmoins chaque année la centaine d’ingénieurs issue de l’école qui lutte pour tenir son rang.

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Geneviève Meunier