Passer au contenu

La fin du roaming européen a du plomb dans l’aile

Les discussions entre les ministres européens chargés des télécoms piétinent. Certains pays, comme la France, ont du mal à se séparer de cette rente que représentent les frais d’itinérance.

Voyager en Europe et téléphoner avec son mobile sans payer de frais d’itinérance, c’est une perspective réjouissante. Elle est même censée devenir réalité d’ici au 15 décembre 2015. Mais il faut voir les choses en face : c’est mal partie.  Voté en avril au Parlement européen dans le cadre d’un « paquet télécom », ce projet n’avance guère. Les Etats sont encore loin du consensus sur le sujet, si l’on en juge d’après une réunion ministérielle d’hier, jeudi 27 novembre, à Bruxelles. A cette occasion, les ministres européens chargés des Télécommunications n’ont pu que constater leurs divergences sur la question.

En effet, « aucun des projets de compromis préparés au niveau technique n’a pu recueillir un consensus suffisant », a déploré le sous-secrétaire italien chargé des Télécommunications, Antonello Giacomelli, qui présidait la réunion. « Nous aimerions y travailler jusqu’à la fin de la présidence italienne » qui se termine le 31 décembre, « mais si nous continuons à vouloir travailler uniquement au niveau technique, nous n’arriverons pas au niveau de consensus nécessaire », a-t-il ajouté.

Certains pays comme le Royaume-Uni, ont dit vouloir en terminer au plus vite avec le « roaming », mais d’autres comme les pays scandinaves et la France, préfèrent une période de transition. Ce clivage est assez logique, car les revenus du roaming sont très liés au tourisme. Le sujet est donc beaucoup plus sensible dans un pays comme l’Hexagone, qui attire beaucoup plus de visiteurs que l’Angleterre.

Le roaming constitue également l’une des dernières rentes dans le secteur télécom, avec un taux de marge qui flirte avec le 60 %. Chez Orange, les frais d’itinérance représenteraient 8 à 10 % du chiffre d’affaires mobile (source : Oddo Securities). Ce qui est loin d’être négligeable et a de quoi interpeller l’un de ses principaux actionnaires, l’Etat français.

Les égoïsmes nationaux risquent donc, une fois de plus, faire couler le navire européen. Ou du moins le retarder fortement. Dommage pour le consommateur.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Gilbert Kallenborn, avec AFP