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La fin de l’argent facile pour les start-up ?

Entrée en Bourse retardée pour Electronics Line et SQLI, augmentation de capital ajournée pour Coheris-Atix ou Fi System : la tempête boursière gèle les ambitions des sociétés high-tech. Avec quelles conséquences à long terme ?

Chez SQLI, on estime que la tempête ne change rien aux plans de la société. “La société a plus de dix ans d’existence : nous visons toujours des acquisitions et le déploiement de Techmetrix en Europe”, explique le responsable de la communication chez SQLI, Alain Laufenburger.Même son de cloche chez Coheris-Atix. “L’augmentation de capital était prévue pour financer notre développement international et de nouveaux produits, explique le directeur financier de Coheris-Atix, Daniel Hurson. Mais si la turbulence se prolonge, notre développement au-delà de six mois à un an peut être affecté.”Pour sa part, la Commission des opérations de Bourse (COB) a profité de la turbulence pour rappeler quelques règles de base. Notamment, le fait que le prix d’émission des actions doit être au moins égal à la moyenne des cours constatés pendant dix jours de Bourse consécutifs, choisis parmi les vingt derniers jours de Bourse précédant la fixation du prix. Beaucoup de ces acteurs ont perdu près de la moitié de leur valeur en une quinzaine de jours.De quoi refroidir les sociétés de capital-risque qui n’entrent dans le capital d’une société que lorsqu’il y a des perspectives de sortie. Or celles-ci sont moins bonnes aujourd’hui qu’il y a quelques semaines. Ce qui risque de rendre les investissements plus sélectifs, puisque les introductions en Bourse sont plus aléatoires. “En tant qu’investisseur qui entre au premier tour, les problèmes de la Bourse ne nous posent pas de problème, tempère Régis Saleur, chez Seeft Venture. Les valorisations sont trop élevées et déraisonnables. Et quand bien même il y aurait un krach, la révolution Internet ne va pas s’arrêter. Cela va redevenir bien réel, on va se baser sur des produits, des parts de marché.”Ce rafraîchissement du climat risque aussi de porter atteinte à la stratégie des start-up. Voire. “Chez nous, il n’y a pas de date arrêtée pour l’entrée en Bourse, explique un cadre informatique contacté dans une start-up. La fenêtre de tir s’étend de maintenant à mi-2001. D’ici là, on trouvera bien un moment pour entrer sur un marché boursier, reste à savoir lequel.” D’ailleurs, les start-up ont modifié leurs méthodes de compensation. “En ce moment, les start-up distribuent des bons de souscription de parts de créateur d’entreprise, ce qui n’est pas totalement la même chose que les stock-options”, poursuit le cadre.Pour sa part, la Commission des opérations de Bourse explique “l’attention du public sur le fait que des bons de créateur d’entreprise et des options de souscription ont été attribués à des prix d’exercice très éloignés des prix envisagés pour l’introduction, et sur la dilution du capital pouvant en résulter.”La tempête peut remettre en cause le modèle de développement. “Beaucoup éprouvent des difficultés à passer du concept au plan de développement. Il manque encore pas mal de seed capital “, observe Alain Laufenburger, chez SQLI. Pour Daniel Hurson, l’heure de vérité est ?” presque ?” arrivée. “Dans ce nouveau paysage financier, les capital-risqueurs vont être plus sélectifs dans leur soutien, et les introductions en Bourse plus difficiles. Les start-up devront trouver de largent ailleurs, ou fermer.”

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Pierre Bouvier