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La fibre optique optimisée pour l’accès

Utiliser pour la boucle locale des fibres optiques sans équipements actifs afin de diminuer leur coût : telle est la mission des PON.

Les réseaux optiques passifs (Passive Optical Network ?” PON) répondent à une considération technico-économique : la pose de fibre optique coûte cher (de 500 à 1000 francs le mètre, suivant le terrain). Les opérateurs souhaitent donc la rentabiliser ?” surtout lorsqu’elle est utilisée comme technologie d’accès. Les PON reposent, comme leur nom l’indique, sur de la fibre optique exploitée sans éléments actifs. Leur portée est de 20 kilomètres. Pour cela, ils utilisent les propriétés de la fibre pour assurer une diffusion point à multipoint. Les opérateurs ont le choix entre plusieurs types de réseaux PON: fibre optique jusqu’aux immeubles (FTTB), jusqu’aux maisons (FTTH), ou jusqu’aux armoires de répartition (FTTC). Dans ce dernier cas, le câblage téléphonique en cuivre et la technologie VDSL sont utilisés pour acheminer les informations jusqu’aux destinataires.Dans la recommandation G.983.1 de l’ITU-T, spécifiant les caractéristiques des PON, le signal transporté sur chaque brin optique peut desservir, au plus, trente-deux utilisateurs (entreprises ou particuliers). Le démultiplexage est assuré à l’aide d’un équipement spécifique (appelé terminaison de réseau optique ?” ONT), qui se charge en plus de convertir le signal optique en signal électrique. Ce dernier est acheminé jusqu’aux clients. Deux modes de transport sont normalisés: un synchrone et un asynchrone. Le premier fournit un débit montant et descendant de 155 Mbit/s. Le second propose un débit de 622 Mbit/s de l’opérateur vers le client, et de 155 Mbit/s en sens inverse.

La notion de qualité de service s’avère primordiale

Pour assurer le transport des données, les opérateurs ont adopté le mode ATM (Asynchronous Transfert Mode), technologie répandue au c?”ur de leurs réseaux et gérant parfaitement la notion de qualité de service. Cette dernière est indispensable pour assurer des services de type visioconférence ou éviter aux communications téléphoniques traditionnelles d’être pénalisées par les données de type internet. Un courant parallèle se développe, poussant de plus en plus fort l’Ethernet PON (Epon). Les promoteurs de cette solution alternative arguent que les technologies Ethernet sont largement implantées dans les entreprises. Les Epon ne créent donc pas de rupture entre le réseau de l’entreprise et celui de l’opérateur. Seulement, la qualité de service sur Ethernet n’est pas encore assez mature pour parvenir à convaincre les opérateurs de franchir le pas.Même si les PON sont loin d’être une réalité en France et s’ils font surtout du bruit aux Etats-Unis, l’idée n’est pas neuve: elle date du début des années quatre-vingt-dix. L’opérateur japonais NTT avait décidé de tirer de la fibre optique jusqu’aux immeubles d’habitation pour fournir aux abonnés un réseau d’accès voix et données à haut débit. Mais le marché domestique manquait de maturité, et les services accompagnant ces liens n’étaient pas au rendez-vous. Internet était alors cantonné aux universités et aux entreprises de pointe. Deux ans après le début du déploiement, NTT arrêtait ce projet. Mais cet échec a été le point de départ d’une nouvelle aventure : les équipementiers ont décidé de mettre leurs compétences en commun au sein du consortium Full Service Access Network (FSAN), organisme chargé d’établir des recommandations pour les réseaux optiques utilisés comme moyen d’accès.

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Xavier Bouchet