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La e-démocratie face à la fracture Nord-Sud

Pour sa seconde édition, le 17 mai 2001, le forum mondial de la démocratie électronique se penchait sur les ” nouveaux défis ” que sont l’écart technologique grandissant entre pays riches et pays pauvres, le vote électronique et la renaissance de la démocratie participative sur Internet.

Une fois l’an, Issy-les-Moulineaux est désormais le rendez-vous mondial de la démocratie électronique. S’y côtoient des représentants politiques, d’organisations internationales, des porteurs de projets (vote électronique), et plus généralement des intervenants en provenance de plus de 12 pays étrangers.Si cette seconde édition réservait une large part au vote électronique et/ou par Internet ainsi qu’à l’émergence d’un nouveau type de citoyenneté, la manifestation a été marquée par quelques interventions fortes dont celle de Madame Fatimetou Mint Mohamed-Saleck, secrétaire d’Etat des Technologies nouvelles de la République islamique de Mauritanie.

Un vote électronique égal à deux jours de travail

La ministre a ainsi réaffirmé que la diffusion des technologies nouvelles avait un rôle à jouer dans le développement économique d’un continent comme l’Afrique. Pour exemple, toujours selon Madame Mint Mohamed-Saleck, le gouvernement mauritanien “a décidé de faire des Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) un objectif prioritaire dans la lutte contre la pauvreté”sur le territoire mauritanien, et prévoit de connecter rapidement à Internet 208 mairies sur 42 départements du pays.Un autre phénomène marquant dans un pays où la minute de communication coûte deux jours de travail (deux dollars), et où la connexion Internet avoisine les 100 dollars (110 euros) par mois, est le “phénomène de ruées des habitants vers les cybercafés “. Dans la capitale du pays, Nouakchott, il s’en serait ouvert plus de 20 ces six derniers mois.

Des crédits considérables qui restent inutilisés

En réponse à l’intervention de la ministre mauritanienne, le directeur général de la Société de l’information à la Commission européenne, Robert Verrue, remarquait, quant à lui, que “s’il existe une fenêtre d’opportunités à exploiter, dans la pratique, les pays en voie de développement (PVD) formulent assez mal ou très peu leurs exigences en matière de NTIC.” Dans ce domaine, au sein d’institutions comme la Banque mondiale, “les crédits non utilisés de l’aide au développement seraient considérables.”Comme le rappelait le président du site américain Polticsonline, Phil Noble, dans ce domaine, comme dans celui de la redéfinition de la citoyenneté ou de l’émergence dun nouveau type de gouvernement : “La révolution est là !”Encore faut-il que les intérêts mercantiles des uns ne fassent pas obstacle au nécessaire développement économique des autres.

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Philippe Crouzillacq